Cognac Blues Passion 2003

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Dernière modification le 16 mai 2005

Du 24 au 27 Juillet 2003 avait lieu le 10ème Cognac Blues Passion

Plaisirs, Richesse et Diversité

10 ans déjà !!! Une décennie que la musique afro-américaine déverse son lot de parfums chatoyants et bigarrés en plein cœur de la Charente au quatre coins de la ville de Cognac pendant quatre jours consécutifs du matin au soir et du soir au matin…

Des bonheurs partagés en doses illimitées que je vais vous conter en essayant de ne rien oublier, tant de belles et nombreuses images colorées s’entrechoquent dans mon esprit, préférant le choix délibéré d’être présent devant les prestations scéniques des artistes pour alimenter ma soif intarissable de découvertes, plutôt qu’aux différentes conférences de presse copieusement arrosées par les «maisons» de Cognacs, je ne possède malheureusement pas le don d’ubiquité… Quoiqu’il en soit, mille excuses à ceux que je n’ai pu écouter et dont je ne parle pas… C’est parti pour 96 heures d’un super marathon pour le moins excitant…

Jeudi 24 juillet 2003 

Arrivé en Charente en début d’après midi en compagnie de mes potes Christian Rock, photographe de LOB, et Michel Gaudray, administrateur de la Traverse, nous retrouvons Pascal Lob et prenons nos quartiers dans le vieux Cognac chez l’habitant (comme les années précédentes), une fois de plus, la très jolie Béatrice, responsable du «Blues Attitude» nous a gâté, nous ne sommes installé qu’à quelques centaines de mètres du site principal chez des gens fort sympathiques… Une formule d’hébergement que je recommande ardemment. Bien qu’ayant raté l’entame de cette nouvelle édition, nous filons au Jardin Public, entre le musée et l’hôtel de ville, véritable poumon du Festival ou les scènes principales du Tonic Day, de l’Eden Blues et du théâtre de verdure pour le Blues Paradise sont installés en plus de l’accueil charmant, souriant et (hyper) sexy. Après avoir effectué nos repères et posé nos jalons, récupéré nos accréditations, sans négliger les stands des luthiers et de nos collègues de la presse spécialisée, les premières notes de musique parviennent à nos oreilles, les britanniques de Brasshoppers, composé de six cuivres (2 saxophones, 2 trompettes, 1 trombone et 1 tuba)

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renforcés par des percussions et une batterie retiennent l’attention avec un répertoire Jazzy aux doux accents Latino ponctué de rythmes Funky et Rhythm’n’blues soyeux… Une formation qui fanfaronne diablement… 
Quelques minutes plus tard, l’américain Richard Johnston, prenait place, pour ce qui allait être, sans que nous ne le sachions déjà, la révélation de ce 10 éme Cognac Blues Passions… 

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En format «One Man Band», seul comme le fait si bien Philippe Ménard, ce presque quarantenaire au visage d’adolescent, joue à la fois de la guitare électrique et des percussions (grosse caisse, caisse claire, tom basse et charley) soutenu par un chant puissant et tonique qui stimule un registre Country Blues Boogie, gras et poisseux à souhait. Son instrument à deux cordes (de basse ?), constitué d’une boite à cigares ( ?) décorées de capsules de bières et de deux manches à balais liés, l’un à l’autre, allait apporter son florilège de sonorités, aussi étonnantes qu’inattendues, en conclusion d’une prestation débridée et rageuse… Un succès bien mérité et un nom à retenir… Richard Johnston !

La première soirée, au casting 100 % américain, sur la grande scène promettait d’être intéressante et torride, 

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avec le guitariste  associé au pianiste (aveugle) Henry Butler puis Wilson Pickett, que l’on ne présente plus. Ce sont d’abord les chansons de Corey qui nous baladaient, accompagné d’une guitare, tantôt électrique, tantôt à résonateurs, dans un Blues traditionnel, aux résonances New Orléans et Créole bienvenues, pour laisser place à celles d’Henry au piano, 

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dans un métissage similaire enrichi d’un soupçon de Boogie, les deux hommes se retrouvant pour entonner un long final où l’hommage rendu au Professor Longhair fut, pour le moins, légitime.

Un théatre de verdure copieusement rempli, qui attendait avec impatience, l’arrivée de Wilson Pickett. Il fallut attendre encore un peu, le temps, pour son Big Band cuivré à donf’, de démontrer les talents de chacun et de débrider une assistance  déjà enclin aux envolées vocales d’une des dernières légendes vivantes du Rhythm and Blues

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Une prestation de haute volée, où les classiques du genre se sont succédés entre les invitations au public (plutôt féminin) à danser sur scène et les incontournables standards comme Midnight Hour et Mustang Sally… Un show très professionnel rondement mené où j’ai eu l’impression que parfois, la communication entre Wilson Pickett et le public, n’a pas toujours été transcendante… Même s’il n’hésita pas à aller au contact de l’auditoire pour prêcher la bonne parole… 

La soirée était loin d’être terminée pour autant, la tournée des «Bars en Bleu» s’imposait, un coup d’œil à la prestation des Nantais de Malted Milk et une halte prolongée sur celle des Stéphanois de Wanana Blues Blasters nous permis de découvrir, en plus du trio habituel, 

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la jeune guitariste chanteuse Laetitia du groupe Tia and The Patient Wolves, présente sur quelques titres…

Toujours pas rassasié, le Blues des anges s’offrait à nous jusque tard dans la nuit, installé dans les anciens abattoirs, au bord de la Charente, une magnifique bâtisse en pierres de taille aux poutres apparentes grosses comme des troncs d’arbre, transformé en salle de concert climatisée, équipé d’un immense bar, d’une terrasse et d’un jardin… Tout prés du paradis, les Hollandais de Cuban Heels, distillaient leur Blues Rock hargneux avant le début de la Jam Session pour nous transporter allégrement jusqu’au petit matin… 

Vendredi 25 juillet

Du p’tit déj’ au Tonic Day de 10 heures, je ne vous en parlerai pas, étant encore à cette heure là tranquillement installé dans les bras de Morphée… En revanche de l’apéritif acoustique de l’américain Guy Davis, au jeu de guitare maîtrisant aisément les techniques du fingerpicking, accompagné d’un contrebassiste et d’un autre guitariste, je n’oublie pas de vous en toucher un mot… 

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Une bien belle synthèse entre Blues et FolkGuy Davis s’impose en formidable song writer contemporain, jamais avare pour raconter des histoires prenantes et surprenantes… Un personnage plus qu’attachant qui doit s’installer durablement sur la scène Blues mondiale.

En début d’après midi, Richard Johnston confirma tout le bien ressenti la vielle et s’octroya une ovation louable, ferme et définitive. Un détour prés des stands des luthiers nous donna lieu d’assister à un bœuf improvisé et sincère, entre Guy Davis et quelques célèbres inconnus, parmi lesquels le guitariste Gérard Tartarini, membre actif de la Gazette de Greenwood…  Un peu plus tard, c’est au tour du Britannique Jon Cleary en solo d’étaler, 

de sa voix puissante et de ses démonstrations pianistiques, son Blues New Orléans, parfois intimiste, d’autres fois remuant, nourrie d’une pointe de Boogie et d’un trait de Funk qui promettait d’être l’élément essentiel de sa performance en groupe au «Blues Paradise» de dimanche. Après un zapping rapide sur la belle (yougo)slave Ana Popovic et une bonne demi heure en compagnie des bas-normands d’Hoodoomen qui n’ont rien perdu de leur verve, se profile à l’horizon, la soirée de la grande scène, au programme les Britanniques au nom évocateur, The Extraordinaires, et le moment tant attendu par de nombreuses personnes, à l’unanimité de la presse « Bluesie », avec Snooky Pryor and His Mississippi Wrecking Crew

Pour définir avec précision le format des premiers nommés, il suffit de mélanger habilement, trois vocalistes spécialisés dans le Doo-Wop avec cinq musiciens (guitare, contrebasse, batterie, piano et saxophone) orientés vers le Swing et le Jazz des Fifties pour réaliser un cocktail détonnant et explosif à l’énergie décuplée. 

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Si les qualités de ces jeunes chanteurs sont intactes, c’est surtout leurs aptitudes à la danse, faites de grands écarts et d’acrobaties multiples, qui donnent une autre dimension à leur show. C’est stimulant, déroutant et désopilant… Un grand spectacle populaire au meilleur sens du terme !

Inoubliable ! Fabuleux ! Essentiel ! Vivifiant !... Je pourrais aligner beaucoup d’autres superlatifs, tant la prestation des «papys» programmés pour cette 10éme édition du Cognac Blues Passions fut étincelante et vraie… 

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Sous la direction d’un Snooky Pryor au quatre vingt printemps allégrement dépassés, somptueux souffleur d’harmonicas et merveilleux chanteur inspiré, à la tête de son fidèle Wrecking Mississippi Crew à la complicité affichée et perceptible. La guitare de Mel Brown s’en donna à cœur joie en s’appuyant sur une assise rythmique cousu de fils d’or avec les toujours vaillants Willie «Blue Eyes» Smith à la batterie et Bob Stroger à la basse… 

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Un somptueux moment de Chicago Blues classieux, enraciné et profond, comme il est rarissime aujourd’hui d’en écouter… Un seul petit regret, l’absence pressentie et confirmée d’un des derniers maîtres du piano Boogie, qui joua notamment avec Muddy Waters et John Lee Hooker, Monsieur Pinetop Perkins, absent pour raisons de santé et que ses 90 ans (ou peut être 96 ?) ne nous laissent présager rien d’encourageant pour l’avenir…

Encore abasourdi, nous filons écouter, le Bordelais Mr Tchang, qui se produit en ville, et sa formation Easy Money à géométrie variable, avec notamment les très prometteurs Julien Brunetaud au piano, Jérôme Cornelis au saxophone et Lonj’ à la 2éme guitare, sans avoir d’incidence négative sur la qualité de la prestation proposée, au contraire enrichie et embellie par des intervenants acquis à la cause du Blues moderne du Jackie Chan de la six cordes… La nuit bien avancée, pas question d’aller se coucher, le répertoire cajun et zydeco de Red Benoît and the Bayou Stomp tiendra en éveil, les noctambules du Blues des Anges, et les plus courageux assisteront, 

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au bœuf de fin de soirée qui débutera autour de 4 heures du mat’ où de nombreux musiciens tireront le diable par la queue pour ne la lâcher qu’au lever du soleil… 

Samedi 26 juillet

Réveil difficile, déjeuner réparateur, sieste salvatrice, je me ballade dans l’après midi d’une scène à l’autre, d’une balance prometteuse au Blues Paradise à la conférence de presse, mainte fois déplacée, de Solomon Burke, pour finalement, vers 17 heures, assister à la projection du film Me and my guitar de Marc Oriol consacré à la blueswoman Jessie Mae Hemphill. Juste pour mieux comprendre l’histoire d’une femme à l’existence, tout aussi simple et généreuse qu’heureuse et difficile, une tranche de vie qui nous permet ainsi de relativiser…

A défaut de rencontre avec le Roi du Rock’n’Soul, je jette une oreille attentive sur la performance du guitariste chanteur d’origine Polonaise Slawek accompagné par un percussionniste, installés sur la terrasse d’un troquet, 

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pour un délicieux voyage dans un Blues acoustique sans frontières, métissé et atypique, que l’on peut qualifier de World Blues

Un peu plus loin, un arrêt obligé sur la formation du Sud Ouest, Mudzilla, dont les compositions nous transporte avec toujours autant de bonne humeur dans des saveurs sucrées salées Louisianesques, goûteuses et enjôleuses…

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A l’affiche ce soir sur la grande scène, la chanteuse, originaire de l’Alabama, Odetta, présidente d’honneur du Festival et le rendez vous tant espéré avec l’un des inventeurs de la Soul Music, le Roi Solomon Burke.

Forte de plus de cinquante années de carrière bien remplie, de prises de positions en faveur des droits civils des Noirs aux Etats-Unis, de collaborations diverses et variées, Odetta, entourée par une formation (piano, contrebasse, batterie) d’exception, démontre une maîtrise vocale exceptionnelle aux intonations captivantes et sensuelles qui ne peuvent laisser indifférent.

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Ses nombreuses influences, Classique, Jazz, Folk, Gospel et Blues donnent une dimension exceptionnelle à son répertoire emprunt d’émotions palpables réelles et authentiques. Je me suis sentit porter, bercer, subjuguer, enivrer, à tel point que quelques larmes de joie intense ont perlé de mes paupières, une sensation d’une rare force que j’avais, jusqu’à ce jour, trop peu souvent vécut…  J’eu l’impression, ce soir là, en regardant autour de moi, n’avoir pas été (le) seul dans cet état… Merci énormément, Madame Odetta

Changement total de registre où la démesure et la grandiloquence du spectacle flashant de Solomon Burke apportèrent cependant leurs lots d’exultations propres à soulever les foules.

Assis sur un trône, spécialement fabriqué à cet effet, habillé d’un long manteau, équipé d’un sceptre, entourée de deux vases de roses rouges, qu’il distribua à la gent féminine, invitée à le rejoindre sur scène et à l’embrasser, ler

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le Roi Solomon, du haut de ses 200 kilos, contrôle son orchestre d’une douzaine éléments survoltés (sans compter Ana Popovic conviée sur deux morceaux) aux cuivres rutilants, avec maître de cérémonie, joueuse d’harpe et deux de ses (21) enfants au chœurs… Un répertoire de compositions bouillonnantes et de grands standards de la Soul, du Rock, du Blues et du Rhythm and Blues connus de presque tous, proposés en medley ou non, parmi lesquels Dock of the bay, Georgia of my mind, Stand by me, Proud Mary, Lucille, Tutti frutti, Monalisa chanté par son fils et I will survive entonné par sa fille, jusqu’au final attendu avec son plus grands succès, Everybody needs somebody to love, où la scène fut prise d’assaut par le public de tous ages pour la transformer en «dance floor»… Un show impressionnant et merveilleux pour certains, une soupe inaudible et indigeste pour d’autres, en tous cas, Solomon Burke est un grand chanteur, à la voix, charnelle, profonde, chaude et idéale pour perpétuer la «Musique de l’Ame»… Quelques minutes plus tard, il quittait le théâtre de verdure à bord d’une grosse Mercedes, sous les applaudissements d’inconditionnels et de convertis, dont je fais maintenant partie… It’s good to be the King !!!

La virée en ville nous permettra d’écouter un set de la formation du Poitevin Xavier Pillac et son Blues actuel joliment cuivré… Mais sur la route du Blues des Anges, le long moment passé en compagnie des bas-normands d’Hoodoomen au grand complet avec clavier, enflamma la Bodega,

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pas encore remise d’une telle débauche d’énergie d’un groupe rodé par des années de concerts en clubs… Une confirmation méritoire et unanime.

La nuit claire et étoilée se métamorphosa en fameuse «Saturday Night Fever» avec les Absolute Monster Gentlemen de Jon Cleary et leur Rhythm and Blues New Orleans millésimé du meilleur effet. La désormais traditionnelle rencontre entre musiciens de tout horizon donna lieu, jusqu’à l’aurore, à quelques échanges aussi enthousiastes qu’improvisés…

Dimanche 27 juillet

Rien à faire… Je n’eu malheureusement pas le courage de me lever pour assister à la prestation matinale de Mel Brown et de Miss Angel, je reprenais toutefois, en début d’après midi, une deuxième leçon de piano Boogie Louisianais avec Henry Butler

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L’acoustique favorable du Château de Cognac fut idéale pour mettre en valeur le répertoire, aussi chaleureux qu’intimiste, d’un étonnant pianiste, atteint de cécité depuis l’age de cinq ans, digne héritier des plus grands adeptes du piano solo, nous gratifiant en guise de rappel d’un Great Balls of Fire ardent et enjoué…

Le trio de Guy Davis alimenta de fort belles manières l’heure du thé en rendant, presque insipide et anodine, la performance apéritive du jeune guitariste chanteur Britannique Aynsley Lister, beaucoup moins inspiré qu’à Cahors…

En clôture du Blues Paradise, Jon Cleary and Absolute Monster Gentlemen suivi de Willie Deville se proposaient aux suffrages…

Après s’être baladé avec bonheur, en solo, sur les scènes adjacentes et ensorcelé, en compagnie de son groupe, le Blues des Anges, Jon Cleary s’offrait la grande scène, pour dynamiter d’un Funk efficace et torride le théâtre de verdure. 

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Entouré d’un trio de musiciens de poids (basse batterie énormes et ronflantes, mention toute particulière au formidable guitariste Derwin Perkins), 

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autant maîtres de leurs instruments que de leurs harmonies vocales, le claviériste chanteur Britannique, établi à la Nouvelle Orléans, sait conjuguer styles ancestraux et rythmes modernes, pour restituer une musique au groove infernal et ravageur… Dans la lignée de Dr John, des Meters ou peut être même de Tower of Power, il se positionne en fidèle gardien de la tradition du berceau du Funk

Je gardais en mémoire, dans le courant des années 90 au Bagnols Blues Festival, le souvenir d’une prestation en concert de Willy Deville, à la fois atypique et chaotique à la mise en scène (trop) travaillée et superflue… 

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L’ex-leader de Mink de Ville semble avoir abandonné ses extravagances pour proposer un gimmick acoustique et électrique, brut et personnel. Un cocktail écoutable de Variéto Rock’n’roll Country Blues FM à la sauce Latino, ne pouvant éviter quelques poncifs du genre comme ces ballades acidulées et autres guimauves sucrées qui n’émeuvent plus que quelques jeunes filles pré-pubéres à la recherche du Premier Grand Amour… Du limite hors sujet, certes, mais un chanteur à la voix rocailleuse et burinée, visiblement usé par une vie «Sex, Drug and Rock’n’Roll», qui réussit, malgré tout, à retenir l’attention du public, grâce, notamment, à la qualité de ses accompagnateurs, contrebassiste, batteur et deux belles choristes, en particulier le guitariste et sa superbe collection d’instruments à cordes… Une ouverture «grand public», sans surprise, ni bonne ni mauvaise, même la version  d’Hey Joe, totalement amputée de ses mariachis, n’atteignit vraiment pas les sommets escomptés…

Je n’avais qu’une seule envie après avoir résisté jusqu’au bout, retrouver quelques connaissances, qui avaient préféré, pour cette dernière soirée, la programmation française des Bars en Bleus… Il restait sur le pavé, en ville à cette heure là, l’entente du Sud Ouest autour de Mister Tchang d’un coté et la sélection Normande des Hoodoomen de l’autre, entre choix cornélien et allers-retours successifs, 

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un coup d’œil attentif sur les Hoodoos renforcé à cet instant précis par Zyde Phil (alias Philippe Sauret) au washboard puis un retour rapide sur Tchang où les guitaristes Matthias Dalle et Anthony Stelmaszack s’opposaient en duel fratricide… La nuit promettait d’être chaude… 

En arrivant au Blues des Anges, Guy Davis terminait seul à l’harmonica, sa prestation commencée en trio, en simulant, avec ses mains, l’envol de colombes en guise de remerciements et de messages de liberté… Un passage de flambeau qui fut repris de plus belle, par de très nombreux musiciens qui se payaient une belle tranche de bœuf magistral, jusqu’à plus d’une dizaine sur scène en mettant en commun, leur exaltation et leur ferveur…Un final épicurien à l’image d’un festival prospère où la diversité des artistes présentés et la richesse des genres proposés transformèrent les plaisirs simples en ivresse collective…

Une sacrée réussite à mettre à l’encontre du formidable travail effectué, en aval et en amont, par Michel Rolland, à la fois programmateur et directeur, ainsi que de l’ensemble de ses équipes bénévoles ou professionnelles (un soutien sans borne aux intermittents !) consolidée par des partenaires, petits et grands, tous unis pour perpétuer LE rendez vous annuel hexagonal des amateurs de la note bleue… Tout simplement, nécessaire, indispensable et vital !
Lucky Jean Luc

Photos Christian Rock

 

Je ne vais pas vous obliger à refaire le parcourt, vous l'avez déjà fait avec Lucky. Je vais juste vous donnez mes impressions sur ceux que j'ai vu. Pour les autres, je les ai raté, zappé ou simplement pas vu suffisamment pour m'en faire une opinion.

Richard Johnston: Quand vos enfants voudrons faire de la musique emmenez les voir cet homme. Avec deux manche à ballais, une boite de cigares, une capsule de bière, trois cordes de guitare et une corde de basse, ils se fabriqueront leur instrument. C'est ludique et nettement mois coûteux qu'une Gibson. Ca leur évitera de faire du Garry Moore et s'ils persévèrent ils pourront passer à Cognac et mettre tout le monde sur le cul. Il faudra leur prévoir quand même un gros gros feeling et 2 brouette d'énergie. Au fait prévoyez aussi des cours de Yoga pour pouvoir jouer de la caisse claire avec les orteils du pied gauche, du charlé avec le talon du pied gauche, la grosse caisse avec le talon du pied droit et la pédale WhaWha avec les orteils du pied gauche. Non madame, avec les genoux c'est pas la peine d'essayer il n'y a que Rémi Brika qui y arrive.

Wilson Pickett: 
-
"Ah Mustang Sally ou Midnight Hour par le maître en personne. J'attendais ça avec impatience"
- "avec qui ?"
- "impatience, c'est une copine tu connais pas"
- "et alors ??"
- "ba j'ai touché le tiercé dans le désordre, il a fait
Midnight Hour
en premier"
Sinon le "backing band" était super pro. Mais notre Soul Papy commence à manquer de puissance dans la voix et de souffle. C'est peut être un peu limite, à l'image des concerts de légendes que j'ai pu voir dernièrement. Ne vous y trompez pas c'était en dessous de ce que j'attendais mais j'ai passé un très bon moment et je suis quand même très heureux de l'avoir vu.

Guy Davis: 
Ca nous arrive à tous un jour, sans s'en rendre compte on se lance dans des trucs et puis on se retrouve coincé. Et bien moi j'ai voulu parler du Blues et là j'ai atteint mes limites. J'ai rien à dire sur lui. J'ai pas croché point. Le son "hardrock" du deuxième guitariste y est peut être pour quelques chose, mais ça reste léger pour écrire un commentaire. Ca y est j'ai trouvé, la prochaine fois que ça m'arrive je ferai comme dans la presse locale, je parle de la tenue vestimentaire...

The Extraordinaires:
Je ne sais pas qui a choisi leur nom, mais il leur va parfaitement. Il orchestre de Swing, trois chanteurs sautillants et virevoltants (Zébulon n'a qu'a bien se tenir), des harmonies de voix étonnantes, tout se qu'il fallait pour me surprendre et me ravir. Non d'une pentatonique, j'ai adoré ça. Probablement le meilleur moment du festival à mes yeux.

Snooky Pryor & Mel Brown:
Les derniers concerts que j'ai vu avec des vieux de la vielle m'ont beaucoup déçu mais j'espérais encore. Il ne faut jamais perdre espoir, un jour on est récompensé de sa persévérance.  Moi c'est devant le concert des "papys" que j'ai été récompensé de mes effort et de bien belle manière. La "Grande Classe", que dire d'autre. 

Odetta:
Très vite cette charmante vielle dame nous a séduit. par sa classe et sa prestance. Très vite j'ai eu l'impression que c'était ma grand mère qui nous racontait ses vielle histoire. Comme avec ma grand mère d'ailleurs, c'est un grand bonheur de la voir et surtout de l'entendre. Comme avec ma grand mère, c'est avec beaucoup de tendresse que je me souvient de cette rencontre. Comme avec ma grand mère j'ai fini par avoir l'impression quelle radotait un peu. 

Solomon Burke:
Comment expliquer qu'un groupe aussi bon avec un chanteur pareil et un répertoire de reprise aussi accrocheur m'ai fait aussi peu d'effet. C'est simple, le gros show à l'américaine avec record du monde de lancé de roses, un musicien qui passe la moitié de son temps à éponger le front de la star et un mise en scène à la King Kong devient star, c'est trop pour moi.

Harry Manx:
J'ai entendu beaucoup de chose fort agréable sur l'art de cet homme, sur la manière dont il sait habillement mélanger ses influences indiennes au Blues. Franchement j'ai trouvé ça très exagéré. J'ai plutôt entendu de la musique Folk avec quelques sonorités Arabisantes. Mais je n'y connais rien et de toute façon je suis pas assez ouvert sur les autres musiques pour apprécier. 

Malted Milk:
Alors la franchement ils m'ont vraiment épaté. J'étais resté sur leur prestation de Cahors en plein cagnard et je ne m'attendais vraiment pas à me faire cueillir de la sorte. Ne jetez rien messieurs, gardez tout ou presque, le solo de basse en slap est peut être un peu décalé par rapport au reste du répertoire. Mais pourquoi on nous fait pas une starac avec des musiciens comme ça ? Pourquoi on ne les entend pas à la radio ?  Pourquoi tant de haine ? Comment fait Arnaud Fradin pour être si petit et avoir autant de talent. Juste après le concert j'ai bloqué la date pour retourner les voir à Bougie et le premier qui essaye de m'empêcher d'y aller je le piétine.

Hoodoomen:
Si je dis encore plein de chose très bien sur ces gens et je vais finir par ne plus être crédible. Alors je ne vous expliquerai pas le plaisir que je peu prendre à les voir et les revoir encore.

Wanana Blues Blasters:
Il ne sont pas nombreux en France à avoir une voix pareille. En y ajoutant du Blues un peu Rock sur les bord, vous obtenez un vrai bon groupe. Je venais de les voir 2 fois coup sur coup juste avant les festivités de l'été, je n'ai pas eu de surprise. 
Il parait que son soucis du détail pousse Gaspard (le chanteur) à fabriquer lui même ses habits.

Aweck:
Encore un trés trés bon Power Trio avec un guitariste chanteur qui vaut son pesant de Bluenotes. De l'énergie et du Feeling, du talent et un vrai plaisir d'être sur scène.

Stincky Lou & the goon Mat:
Alors ça c'est du Roots de chez Roots. Je ne les ai vu que lors des balances. Je ne suis pas un grand fan du style mais ils ont ce truc qui accroche. Ca doit être ça le talent.

Blues TV:
Comme leur nom l'indique, ils font des reprises de Stevie Ray. Ma fois assez bien faite avec beaucoup d'énergie et un gros son. C'est dommage, j'ai déjà les disques !!!

Scratch My Back:
Je les avais vu 20mn au tremplin de Mantes (avec des cuivres et un guitariste différent) et je dois dire qu'ils m'avaient impressionné. Là encore j'ai craqué. Leur "vrai" guitariste est excellent encore plus fondu dans l'esprit musical du groupe. Le batteur est saisissant et le bassiste donne une impression d'aisance étonnante. Malgré ses grandes qualité, J'ai quand même trouvé que l'harmo prenait un peu trop de place. Mais j'adore ça, C'est le Blues que j'aime. 

Pascal Lob

 

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