Plaisirs,
Richesse et Diversité
10 ans déjà !!!
Une décennie que la musique afro-américaine déverse son lot de parfums
chatoyants et bigarrés en plein cœur de la Charente au quatre coins de
la ville de Cognac pendant quatre jours consécutifs du matin au
soir et du soir au matin…
Des bonheurs partagés en
doses illimitées que je vais vous conter en essayant de ne rien oublier,
tant de belles et nombreuses images colorées s’entrechoquent dans mon
esprit, préférant le choix délibéré d’être présent devant les
prestations scéniques des artistes pour alimenter ma soif intarissable de
découvertes, plutôt qu’aux différentes conférences de presse
copieusement arrosées par les «maisons» de Cognacs, je ne possède
malheureusement pas le don d’ubiquité… Quoiqu’il en soit, mille
excuses à ceux que je n’ai pu écouter et dont je ne parle pas…
C’est parti pour 96 heures d’un super marathon pour le moins
excitant…
Jeudi 24 juillet
2003
Arrivé en Charente en début
d’après midi en compagnie de mes potes Christian Rock, photographe de
LOB, et Michel Gaudray, administrateur de la Traverse, nous retrouvons
Pascal Lob et prenons nos quartiers dans le vieux Cognac chez l’habitant
(comme les années précédentes), une fois de plus, la très jolie Béatrice,
responsable du «Blues Attitude» nous a gâté, nous ne sommes installé
qu’à quelques centaines de mètres du site principal chez des gens fort
sympathiques… Une formule d’hébergement que je recommande ardemment.
Bien qu’ayant raté l’entame de cette nouvelle édition, nous filons
au Jardin Public, entre le musée et l’hôtel de ville, véritable
poumon du Festival ou les scènes principales du Tonic Day, de l’Eden
Blues et du théâtre de verdure pour le Blues Paradise sont installés en
plus de l’accueil charmant, souriant et (hyper) sexy. Après avoir
effectué nos repères et posé nos jalons, récupéré nos accréditations,
sans négliger les stands des luthiers et de nos collègues de la presse
spécialisée, les premières notes de musique parviennent à nos
oreilles, les britanniques de Brasshoppers,
composé de six cuivres (2 saxophones, 2 trompettes, 1 trombone et 1 tuba)
renforcés par des percussions et une batterie retiennent l’attention
avec un répertoire Jazzy aux doux accents Latino
ponctué de rythmes Funky et Rhythm’n’blues
soyeux… Une formation qui fanfaronne diablement…
Quelques minutes plus tard, l’américain Richard
Johnston, prenait place, pour ce qui allait être, sans que
nous ne le sachions déjà, la révélation de ce 10 éme Cognac Blues
Passions…
En format «One Man Band», seul comme le fait si bien Philippe
Ménard, ce presque quarantenaire au visage d’adolescent,
joue à la fois de la guitare électrique et des percussions (grosse
caisse, caisse claire, tom basse et charley) soutenu par un chant puissant
et tonique qui stimule un registre Country Blues Boogie,
gras et poisseux à souhait. Son instrument à deux cordes (de basse ?),
constitué d’une boite à cigares ( ?) décorées de capsules de bières
et de deux manches à balais liés, l’un à l’autre, allait apporter
son florilège de sonorités, aussi étonnantes qu’inattendues, en
conclusion d’une prestation débridée et rageuse… Un succès bien mérité
et un nom à retenir… Richard Johnston !
La première soirée, au
casting 100 % américain, sur la grande scène promettait d’être intéressante
et torride,
avec le guitariste
associé au pianiste (aveugle) Henry Butler
puis Wilson Pickett, que l’on ne présente
plus. Ce sont d’abord les chansons de Corey
qui nous baladaient, accompagné d’une guitare, tantôt électrique,
tantôt à résonateurs, dans un Blues traditionnel, aux résonances
New Orléans et Créole bienvenues, pour
laisser place à celles d’Henry au
piano,
dans un métissage similaire enrichi d’un soupçon de Boogie,
les deux hommes se retrouvant pour entonner un long final où l’hommage
rendu au Professor Longhair fut, pour
le moins, légitime.
Un théatre de verdure
copieusement rempli, qui attendait avec impatience, l’arrivée de Wilson
Pickett. Il fallut attendre encore un peu, le temps, pour son
Big Band cuivré à donf’, de démontrer les talents de chacun et de débrider
une assistance déjà enclin
aux envolées vocales d’une des dernières légendes vivantes du Rhythm
and Blues.
Une prestation de haute volée, où les classiques du
genre se sont succédés entre les invitations au public (plutôt féminin)
à danser sur scène et les incontournables standards comme Midnight
Hour et Mustang Sally… Un show très
professionnel rondement mené où j’ai eu l’impression que parfois, la
communication entre Wilson Pickett et
le public, n’a pas toujours été transcendante… Même s’il n’hésita
pas à aller au contact de l’auditoire pour prêcher la bonne
parole…
La soirée était loin
d’être terminée pour autant, la tournée des «Bars en Bleu» s’imposait,
un coup d’œil à la prestation des Nantais de Malted
Milk et une halte prolongée sur celle des Stéphanois de Wanana
Blues Blasters nous permis de découvrir, en plus du trio
habituel,
la jeune guitariste chanteuse Laetitia
du groupe Tia and The Patient Wolves,
présente sur quelques titres…
Toujours pas rassasié,
le Blues des anges s’offrait à nous jusque tard dans la nuit, installé
dans les anciens abattoirs, au bord de la Charente, une magnifique bâtisse
en pierres de taille aux poutres apparentes grosses comme des troncs
d’arbre, transformé en salle de concert climatisée, équipé d’un
immense bar, d’une terrasse et d’un jardin… Tout prés du paradis,
les Hollandais de Cuban Heels,
distillaient leur Blues Rock hargneux avant le début de la
Jam Session pour nous transporter allégrement jusqu’au petit
matin…
Vendredi 25 juillet
Du p’tit déj’ au
Tonic Day de 10 heures, je ne vous en parlerai pas, étant encore à cette
heure là tranquillement installé dans les bras de Morphée… En
revanche de l’apéritif acoustique de l’américain Guy
Davis, au jeu de guitare maîtrisant aisément les techniques
du fingerpicking, accompagné d’un contrebassiste et d’un autre
guitariste, je n’oublie pas de vous en toucher un mot…
Une bien belle
synthèse entre Blues et Folk où Guy
Davis s’impose en formidable song writer contemporain, jamais
avare pour raconter des histoires prenantes et surprenantes… Un
personnage plus qu’attachant qui doit s’installer durablement sur la
scène Blues mondiale.
En début d’après
midi, Richard Johnston confirma tout
le bien ressenti la vielle et s’octroya une ovation louable, ferme et définitive.
Un détour prés des stands des luthiers nous donna lieu d’assister à
un bœuf improvisé et sincère, entre Guy Davis
et quelques célèbres inconnus, parmi lesquels le guitariste Gérard
Tartarini, membre actif de la Gazette de Greenwood… Un peu plus tard, c’est au tour du Britannique Jon
Cleary en solo d’étaler,
de sa voix puissante et de ses démonstrations
pianistiques, son Blues New Orléans, parfois intimiste,
d’autres fois remuant, nourrie d’une pointe de Boogie et
d’un trait de Funk qui promettait d’être l’élément
essentiel de sa performance en groupe au «Blues Paradise» de dimanche.
Après un zapping rapide sur la belle (yougo)slave Ana
Popovic et une bonne demi heure en compagnie des bas-normands
d’Hoodoomen qui n’ont rien perdu
de leur verve, se profile à l’horizon, la soirée de la grande scène,
au programme les Britanniques au nom évocateur, The
Extraordinaires, et le moment tant attendu par de nombreuses
personnes, à l’unanimité de la presse « Bluesie », avec Snooky
Pryor and His Mississippi Wrecking Crew…
Pour définir avec précision
le format des premiers nommés, il suffit de mélanger habilement, trois
vocalistes spécialisés dans le Doo-Wop avec cinq musiciens
(guitare, contrebasse, batterie, piano et saxophone) orientés vers le Swing
et le Jazz des Fifties pour réaliser un cocktail détonnant
et explosif à l’énergie décuplée.
Si les qualités de ces jeunes
chanteurs sont intactes, c’est surtout leurs aptitudes à la danse,
faites de grands écarts et d’acrobaties multiples, qui donnent une
autre dimension à leur show. C’est stimulant, déroutant et désopilant…
Un grand spectacle populaire au meilleur sens du terme !
Inoubliable !
Fabuleux ! Essentiel ! Vivifiant !... Je pourrais aligner
beaucoup d’autres superlatifs, tant la prestation des «papys»
programmés pour cette 10éme édition du Cognac Blues Passions fut étincelante
et vraie…
Sous la direction d’un Snooky Pryor
au quatre vingt printemps allégrement dépassés, somptueux souffleur
d’harmonicas et merveilleux chanteur inspiré, à la tête de son fidèle
Wrecking Mississippi Crew à la
complicité affichée et perceptible. La guitare de Mel
Brown s’en donna à cœur joie en s’appuyant sur une assise
rythmique cousu de fils d’or avec les toujours vaillants Willie
«Blue Eyes» Smith à la batterie et Bob
Stroger à la basse…
Un somptueux moment de Chicago
Blues classieux, enraciné et profond, comme il est rarissime
aujourd’hui d’en écouter… Un seul petit regret, l’absence
pressentie et confirmée d’un des derniers maîtres du piano Boogie, qui
joua notamment avec Muddy Waters et John
Lee Hooker, Monsieur Pinetop Perkins,
absent pour raisons de santé et que ses 90 ans (ou peut être 96 ?)
ne nous laissent présager rien d’encourageant pour l’avenir…
Encore abasourdi, nous
filons écouter, le Bordelais Mr Tchang,
qui se produit en ville, et sa formation Easy
Money à géométrie variable, avec notamment les très
prometteurs Julien Brunetaud au piano,
Jérôme Cornelis au saxophone et Lonj’
à la 2éme guitare, sans avoir d’incidence négative sur la qualité de
la prestation proposée, au contraire enrichie et embellie par des
intervenants acquis à la cause du Blues moderne du Jackie
Chan de la six cordes… La nuit bien avancée,
pas question d’aller se coucher, le répertoire cajun et zydeco de Red
Benoît and the Bayou Stomp tiendra en éveil, les noctambules
du Blues des Anges, et les plus courageux assisteront,
au bœuf de fin de
soirée qui débutera autour de 4 heures du mat’ où de nombreux
musiciens tireront le diable par la queue pour ne la lâcher qu’au lever
du soleil… |
Samedi 26 juillet
Réveil difficile, déjeuner
réparateur, sieste salvatrice, je me ballade dans l’après midi d’une
scène à l’autre, d’une balance prometteuse au Blues Paradise à la
conférence de presse, mainte fois déplacée, de Solomon
Burke, pour finalement, vers 17 heures, assister à la
projection du film Me and my guitar de Marc
Oriol consacré à la blueswoman Jessie Mae
Hemphill. Juste pour mieux comprendre l’histoire d’une
femme à l’existence, tout aussi simple et généreuse qu’heureuse et
difficile, une tranche de vie qui nous permet ainsi de relativiser…
A défaut de rencontre
avec le Roi du Rock’n’Soul, je jette une oreille
attentive sur la performance du guitariste chanteur d’origine Polonaise Slawek
accompagné par un percussionniste, installés sur la terrasse d’un
troquet,
pour un délicieux voyage dans un Blues acoustique
sans frontières, métissé et atypique, que l’on peut qualifier de World
Blues…
Un peu plus loin, un arrêt
obligé sur la formation du Sud Ouest, Mudzilla,
dont les compositions nous transporte avec toujours autant de bonne humeur
dans des saveurs sucrées salées Louisianesques, goûteuses et enjôleuses…
A l’affiche ce soir sur
la grande scène, la chanteuse, originaire de l’Alabama, Odetta,
présidente d’honneur du Festival et le rendez vous tant espéré avec
l’un des inventeurs de la Soul Music, le Roi Solomon
Burke.
Forte de plus de
cinquante années de carrière bien remplie, de prises de positions en
faveur des droits civils des Noirs aux Etats-Unis, de collaborations
diverses et variées, Odetta, entourée
par une formation (piano, contrebasse, batterie) d’exception, démontre
une maîtrise vocale exceptionnelle aux intonations captivantes et
sensuelles qui ne peuvent laisser indifférent.
Ses nombreuses influences,
Classique, Jazz, Folk, Gospel
et Blues donnent une dimension exceptionnelle à son répertoire
emprunt d’émotions palpables réelles et authentiques. Je me suis
sentit porter, bercer, subjuguer, enivrer, à tel point que quelques
larmes de joie intense ont perlé de mes paupières, une sensation d’une
rare force que j’avais, jusqu’à ce jour, trop peu souvent vécut… J’eu l’impression, ce soir là, en regardant autour de
moi, n’avoir pas été (le) seul dans cet état… Merci énormément,
Madame Odetta…
Changement total de
registre où la démesure et la grandiloquence du spectacle flashant de Solomon
Burke apportèrent cependant leurs lots d’exultations propres
à soulever les foules.
Assis sur un trône, spécialement
fabriqué à cet effet, habillé d’un long manteau, équipé d’un
sceptre, entourée de deux vases de roses rouges, qu’il distribua à la
gent féminine, invitée à le rejoindre sur scène et à l’embrasser,
ler
le Roi Solomon, du haut de ses 200
kilos, contrôle son orchestre d’une douzaine éléments survoltés
(sans compter Ana Popovic conviée sur
deux morceaux) aux cuivres rutilants, avec maître de cérémonie, joueuse
d’harpe et deux de ses (21) enfants au chœurs… Un répertoire de
compositions bouillonnantes et de grands standards de la Soul,
du Rock, du Blues et du Rhythm and Blues
connus de presque tous, proposés en medley ou non, parmi lesquels Dock
of the bay, Georgia of my mind, Stand
by me, Proud Mary, Lucille,
Tutti frutti, Monalisa
chanté par son fils et I will survive entonné
par sa fille, jusqu’au final attendu avec son plus grands succès, Everybody
needs somebody to love, où la scène fut prise d’assaut par le
public de tous ages pour la transformer en «dance floor»… Un show
impressionnant et merveilleux pour certains, une soupe inaudible et
indigeste pour d’autres, en tous cas, Solomon
Burke est un grand chanteur, à la voix, charnelle, profonde,
chaude et idéale pour perpétuer la «Musique de l’Ame»… Quelques
minutes plus tard, il quittait le théâtre de verdure à bord d’une
grosse Mercedes, sous les applaudissements d’inconditionnels et de
convertis, dont je fais maintenant partie… It’s good to be the King !!!
La virée en ville nous
permettra d’écouter un set de la formation du Poitevin Xavier
Pillac et son Blues actuel joliment cuivré… Mais sur la
route du Blues des Anges, le long moment passé en compagnie des
bas-normands d’Hoodoomen au grand
complet avec clavier, enflamma la Bodega,
pas encore remise d’une telle
débauche d’énergie d’un groupe rodé par des années de concerts en
clubs… Une confirmation méritoire et unanime.
La nuit claire et étoilée
se métamorphosa en fameuse «Saturday Night Fever» avec les Absolute
Monster Gentlemen de Jon Cleary et
leur Rhythm and Blues New Orleans millésimé du meilleur
effet. La désormais traditionnelle rencontre entre musiciens de tout
horizon donna lieu, jusqu’à l’aurore, à quelques échanges aussi
enthousiastes qu’improvisés…
Dimanche 27 juillet
Rien à faire… Je
n’eu malheureusement pas le courage de me lever pour assister à la
prestation matinale de Mel Brown et de
Miss Angel, je reprenais toutefois, en
début d’après midi, une deuxième leçon de piano Boogie Louisianais
avec Henry Butler.
L’acoustique
favorable du Château de Cognac fut idéale pour mettre en valeur le répertoire,
aussi chaleureux qu’intimiste, d’un étonnant pianiste, atteint de cécité
depuis l’age de cinq ans, digne héritier des plus grands adeptes du
piano solo, nous gratifiant en guise de rappel d’un Great
Balls of Fire ardent et enjoué…
Le trio de Guy
Davis alimenta de fort belles manières l’heure du thé en
rendant, presque insipide et anodine, la performance apéritive du jeune
guitariste chanteur Britannique Aynsley Lister,
beaucoup moins inspiré qu’à Cahors…
En clôture du Blues
Paradise, Jon Cleary and Absolute Monster
Gentlemen suivi de Willie Deville
se proposaient aux suffrages…
Après s’être baladé
avec bonheur, en solo, sur les scènes adjacentes et ensorcelé, en
compagnie de son groupe, le Blues des Anges, Jon
Cleary s’offrait la grande scène, pour dynamiter d’un Funk
efficace et torride le théâtre de verdure.
Entouré d’un trio de
musiciens de poids (basse batterie énormes et ronflantes, mention toute
particulière au formidable guitariste Derwin
Perkins),
autant maîtres de leurs instruments que de leurs
harmonies vocales, le claviériste chanteur Britannique, établi à la
Nouvelle Orléans, sait conjuguer styles ancestraux et rythmes modernes,
pour restituer une musique au groove infernal et ravageur… Dans la lignée
de Dr John, des Meters
ou peut être même de Tower of Power,
il se positionne en fidèle gardien de la tradition du berceau du Funk…
Je gardais en mémoire,
dans le courant des années 90 au Bagnols Blues Festival, le souvenir
d’une prestation en concert de Willy Deville,
à la fois atypique et chaotique à la mise en scène (trop) travaillée
et superflue…
L’ex-leader de Mink de Ville
semble avoir abandonné ses extravagances pour proposer un gimmick
acoustique et électrique, brut et personnel. Un cocktail écoutable de Variéto
Rock’n’roll Country Blues FM à la sauce Latino,
ne pouvant éviter quelques poncifs du genre comme ces ballades acidulées
et autres guimauves sucrées qui n’émeuvent plus que quelques jeunes
filles pré-pubéres à la recherche du Premier Grand Amour… Du limite
hors sujet, certes, mais un chanteur à la voix rocailleuse et burinée,
visiblement usé par une vie «Sex, Drug and Rock’n’Roll», qui réussit,
malgré tout, à retenir l’attention du public, grâce, notamment, à la
qualité de ses accompagnateurs, contrebassiste, batteur et deux belles
choristes, en particulier le guitariste et sa superbe collection
d’instruments à cordes… Une ouverture «grand public», sans
surprise, ni bonne ni mauvaise, même la version d’Hey
Joe, totalement amputée de ses mariachis, n’atteignit vraiment
pas les sommets escomptés…
Je n’avais qu’une
seule envie après avoir résisté jusqu’au bout, retrouver quelques
connaissances, qui avaient préféré, pour cette dernière soirée, la
programmation française des Bars en Bleus… Il restait sur le pavé, en
ville à cette heure là, l’entente du Sud Ouest autour de Mister
Tchang d’un coté et la sélection Normande des Hoodoomen
de l’autre, entre choix cornélien et allers-retours successifs,
un coup
d’œil attentif sur les Hoodoos renforcé à cet instant précis par Zyde
Phil (alias Philippe Sauret)
au washboard puis un retour rapide sur Tchang
où les guitaristes Matthias Dalle et Anthony
Stelmaszack s’opposaient en duel fratricide… La nuit
promettait d’être chaude…
En arrivant au Blues des
Anges, Guy Davis terminait seul à
l’harmonica, sa prestation commencée en trio, en simulant, avec ses
mains, l’envol de colombes en guise de remerciements et de messages de
liberté… Un passage de flambeau qui fut repris de plus belle, par de très
nombreux musiciens qui se payaient une belle tranche de bœuf magistral,
jusqu’à plus d’une dizaine sur scène en mettant en commun, leur
exaltation et leur ferveur…Un final épicurien à l’image d’un
festival prospère où la diversité des artistes présentés et la
richesse des genres proposés transformèrent les plaisirs simples en
ivresse collective…
Une
sacrée réussite à mettre à l’encontre du formidable travail effectué,
en aval et en amont, par Michel Rolland, à la fois programmateur et
directeur, ainsi que de l’ensemble de ses équipes bénévoles ou
professionnelles (un soutien sans borne aux intermittents !) consolidée
par des partenaires, petits et grands, tous unis pour perpétuer LE rendez
vous annuel hexagonal des amateurs de la note bleue… Tout simplement, nécessaire,
indispensable et vital ! |