Dernière modification 04 sept. 2004
Le 19 juillet
2003 cinquième et dernière journée de Festival à Cahors.
The
last but not least
Le Blues acoustique
est à l’honneur de ce début de dernière journée, en fin de matinée
avec Don Croissant, dans l’après
midi avec Philippe Ménard (déjà vu
en début de semaine) et Cisco Herzhaft,
dont j’ai pu assister à la performance.
Guitariste, hors pair,
adepte du jeu en «Finger Pickin»,

Cisco
Herzhaft fait le tour de la question en s’immisçant en
profondeur dans le Blues des origines, entre Delta
et Boogie, accompagné de Bernard
Brimeur à la contrebasse, au jeu de «slap» du meilleur
effet.

Un savoureux moment de Blues intimiste…
Après le repas
Louisianais, les intermittents du spectacle prennent possession de la scène
du théâtre de verdure, pour informer sur leurs revendications et leurs
craintes légitimes d’un avenir précaire et incertain. S’il en est un
qui soutient cette action, c’est bien Little
Bob.

Rocker au grand cœur, le Havrais Robert
Piazza alias Little Bob,
bourlingue, depuis plus de 40 ans, dans de nombreuses contrées avec pour
message, humanisme et liberté… Invitant un harmoniciste, Dominique
Floch à partager la scène et dédicaçant une chanson en mémoire
de Dominique Laboubée, figure emblématique
des Dogs disparut à la fin de l’année
passée, Ti’Bob reste fidéle à
lui-même… Au-delà d’un format musical très «Border Line», sa
prestation, entourée de musiciens (hauts normands) talentueux, s’est révélée
entière et généreuse.
|
Retour à la plus pure
tradition du Chicago Blues avec la formation Mississippi
Heat et son leader harmoniciste belge, installé aux Etats-Unis
depuis pas mal d’années, Pierre Lacocque.
Celui-ci démontre sa virtuosité au ruine babines et
concocte un chant puissant et dense. Son compatriote, Renaud
Patigny, au piano et à l’orgue, est un formidable pianiste
bondissant et trépidant notamment sur les morceaux Boogie Woogie
qui ont transformé l’espace Caviole en piste de danse…

Inoubliable
moment. Le reste de la formation
n’est pas en reste, la chanteuse Inetta Visor
impose le respect avec sa voix chaude et sensuelle, le guitariste Steve
Loyle distribue chorus et solos bienvenus.

Stephen
Howard à la basse et Kenny «Beeby
Eyes» Smith (fils de légendaire Willie
Smith, présent dans quelques jours à Cognac) prouvent leur
belle complicité… Des frissons à profusion et de l’émotion à
revendre…
Tomber de rideau mais pas
tout à fait puisque Mudzilla chauffe
les Docks, rapidement enflammé par une Jam Session d’exception… La
rencontre entre les musiciens de Mississippi Heat
et une ribambelle de musiciens Français, allait s’affirmer comme la
meilleure de la semaine avec comme apothéose un délire pianistique à
quatre mains entre Renaud Patigny et Vincent
Pollet Villard (de Mudzilla)…
Un véritable feu d’artifices multicolores !
Une cuvée 2003 réussie,
avec toujours autant de concerts gratuits, des soirées payantes
copieusement fréquentées, une programmation, diverse et variée, sans
barrages aux styles, au-delà des frontières du genre…
Je tiens à remercier,
vivement, Bernard Viguié, le président du Festival, Jean-Philippe
Kauffmann, le directeur artistique, Michéle Garet, l’attachée de
presse, les techniciens et les 120 bénévoles, essentiels et
indispensables, au bon déroulement d’un tel événement… Chapeau bas,
Mesdames, Messieurs…
|
J’adresse un clin d’œil
sincère à toutes les personnes rencontrées, musiciens, managers, les
amis des médias, des festivals hexagonaux, les professionnels de tout
poil avec qui j’ai partagé ces moments privilégiés…
Lucky Jean Luc |
Photos:
Marius Lenière |
Le 18 juillet
2003 quatrième journée de Festival à Cahors.
French
Connection is allright…
Dés 17 heures, le théâtre
de verdure, embrasé par un soleil de plomb, accueillait la deuxième soirée
de «Scène Découverte» avec les Français de Malted
Milk et les Hollandais de Cuban Heels.
Dans un répertoire très Chicago Blues, les quatre Nantais
de Malted Milk s’affirment avec
finesse et vigueur, en nageant avec bonheur dans leur élément.

Une formation qui se
positionne dans le gratin des groupes hexagonaux et perpétue un style
traditionnel nourri de quelques pointes bienvenues de Swing.

Un quatuor, sans faille,
où les envolées guitaristiques et le chant sensuel d’Arnaud
Fradin s’harmonisent avec la dextérité et la souplesse de
l’harmonica de Manu Frangeul,
reposant sur la basse de Sylvain Daniel, soudée
à la batterie aérienne de Michel
Catel. Une satisfaction unanime.
Changement complet de
registre avec les Bataves de Cuban Heels.


Distillant un Blues
Boogie, bien gras, à l’énergie débordante, alimenté par du Blues
Rock et du Rock Garage, ils distribuent du punch à
revendre et de la sueur à écouler, pour un savoureux moment de Blues
électrique, sans fioriture. Une vision bien séduisante… |
Comme il y a deux jours,
les groupes s’installent en pleine rue pour présenter leurs musiques
devant une foule énorme.
Pour démarrer, les
Champenois du Fred Chapellier Blues Band
retiennent l’attention. Alternant, classiques du genre et compos en
français, les quatre compères attestent de qualités certaines.

Tout d’abord, une
structure rythmique façonnée avec brio affiché et complicité évidente
par Abderr Bénachour à la basse et Patrick
Machenaud à la batterie dans laquelle le jeu de guitare, au
toucher tout en respiration et le chant racé de Fred
Chapellier s’installe tranquillement. Le jeune pianiste de 19
ans, Damien Cornelis a assuré
derrière son clavier en démontrant une technique déjà bien aboutit.
Une affaire rondement menée…
Un peu plus loin, l’écoute
prolongée des Landais de Double Stone Washed
donne des fourmis dans les jambes.

Fort d’influences piochées
en Grande-Bretagne, les quatre potes proposent un Pub Rock
du meilleur effet. Les similitudes avec Dr
Feelgood ou Eddie and the Hot Rods
ne sont pas fortuites, bien au contraire et la comparaison, tout a fait,
acceptable et logique. Un caractère prononcé se dégage de leur
prestation où l’état d’esprit et la hargne peuvent se résumer dans
leur cocktail favori : 2/3 de vin rouge (plutôt bon et du Sud
Ouest), 1/3 de Bas Armagnac et 1 gousse d’ail…
Un truc qui arrache et vous remue le sang… Rock’n’roll !!!
Un retour obligé vers le
Rock’a’billy plein de bonne humeur des Hot
Chickens, une oreille attentive au Jump trépidant
des Bluetones, un clin d’œil malicieux pour le Blues New
Orléans métissé de Mudzilla

et tous les autres sur
qui nous n’avons pu nous attarder, démontrent une vitalité flagrante
d’une scène Blues française au meilleure de sa forme.
Le trio Octave
Blues Band se présente aux Docks pour la fin de soirée
habituelle où tous les musiciens se retrouvent pour «jammer» avec la même
passion et un seul but, la partager avec les autres… |
Lucky Jean Luc |
Photos:
Marius Lenière |
Le 17 juillet
2003 troisième journée de Festival à Cahors
Du
Blues entre synthèse et fusion…
Après sa prestation, la
vielle, en trio, Aynsley Lister,
revenait en milieu d’après midi, en solo, pour proposer un répertoire,
de standards du Blues revisité avec réel talent et grande
maîtrise. S’accompagnant à la guitare en alimentant le tempo avec son
pied, il fut convaincant d’un bout à l’autre de son set…

Un crochet par le
boulevard Gambeta en marge du quel jouaient les Bluetones.
Une boisson fraiche, quelques notes de Jump, une touche de Rock'n'Roll
et deux brouettes d'énergie étaient la recette du jour pour l'apéritif.
Le public était ravis et les musiciens aussi.

Au théâtre de verdure
se profilait, la montée sur scène de la belle yougoslave, Ana
Popovic et du guitariste américain Bernard
Allison.
Dans un registre Blues
Rock plus proche d’une fusion de différents styles en
repoussant un peu plus loin les limites du genre, Ana
Popovic façonne sa propre musique résolument actuelle et
contemporaine.

Entouré de musiciens
acquis à sa cause, sa performance a séduit le nombreux public présent
mais a pu aussi déconcerter certains amateurs de Blues… Une
question de sensibilité… |

Bernard
Allison, quant à lui, a confirmé sa synthèse entre Blues
électrique, Blues Rock et Funk, pour
une prestation de très haut niveau.

Une section rythmique
fabuleuse, basse batterie, sur laquelle il fait bon se reposer, un
pianiste funambule qui distribue des nappes successives et des échanges
de phrasés énergiques avec la guitare de Bernard
pour deux heures de show très professionnel. L’assistance est conquise
et en redemande… Un succès bien mérité…

Pour continuer la fête,
direction Les Docks où les Old Bluesters
allaient confirmer aisément leurs qualités découvertes la vielle… Une
formation sans faiblesse, où chaque musicien donne le meilleur de lui-même,
pour restituer un Blues torride et captivant… Une révélation.
C’est Philippe
Ménard qui ouvrait les hostilités du Bœuf avec un bel
hommage à Rory Gallagher. Beaucoup
d’autres musiciens viendront échanger quelques notes, les guitaristes Aynsley
Lister, Fred Chappellier, Damien
Lopez, le batteur Pat Machenaud,
les chanteurs Stéphane Bak et Eric
Liagre et le bassiste déjanté des Hot
Chickens… Un
cocktail explosif pour une fin de soirée détonante… |
Lucky Jean Luc |
Photos:
Marius Lenière |
Le 16 juillet
2003 seconde journée de Festival à Cahors
Le mélange
des genres s’invite sur le Boulevard…
Après avoir été réveillé
en douceur par les décibels du Fred Chapellier
Blues Band qui jouait au pied de notre hôtel sur la place de
marché, Philippe Ménard, investit,
en milieu d’après midi, la scène acoustique pour distribuer, comme il
sait si bien le faire,

entre Blues Roots
et Boogie, des instants magiques communicatifs. Guitare
acoustique et électrique, grosse caisse et percussions «maison»,
harmonica et chant, sont la panacée de ce véritable «One Man Band» du Blues…
Toujours très impressionnant. Sur la scène «Découverte», les
Australiens de Red Rivers et du Britannique
Aynsley Lister se proposaient aux
suffrages. Les premiers, dans un format, basse, batterie, guitare-chant,
pedal steel guitar m’ont laissé de marbre, la forte influence Country
y étant certainement pour beaucoup.

Le second, en «Power
Trio», délibérément tourner vers le Rock à la limite du
Hard, ne m’a pas plus sensibilisé, mais je suis curieux
de le découvrir en version acoustique…

Pour agrémenter la soirée,
comme l’année passée, la rue s’ouvre au Blues, en
installant boulevard Gambetta, en plein cœur de la ville, 8 formations
françaises qui s’activent sur le pavé… Bingo ! Que des points
gagnants… Entre confirmation pour les uns et belle découverte pour les
autres, la scène «Blues» hexagonale confirme sa vitalité
et sa diversité. Que ce soit, le Jump soyeux des Bluetones
ou le Blues New Orléans de Mudzilla,
le Pub Rock furieux des Double
Stone Washed ou le Blues moderne de Xavier
Pillac, tous ont démontré des qualités indéniables, déjà
pressentie lors de l’écoute de leurs disques. |
Je me suis, cependant,
plus attardé sur les groupes qui m’étaient inconnus, les Old
Bluesters et les Hot Chickens
ont particulièrement attiré mon attention…

La présence de
l’ancien guitariste de Doo the Doo, Zeb
Heintz, en remplacement du clavier au sein des Old
Bluesters, m’avait mis la puce à l’oreille, je n’allais
pas être déçu et même complètement séduit. Dans un répertoire Blues
électrique contemporain, les 5 compères s’activent avec talent
et générosité, pour mieux restituer un répertoire maîtrisé sur le
bout des doigts… Du travail d’orfèvre !
Changement de registre
avec les Hot Chickens qui illumine
toutes les musiques des années 50, Rockabilly, Skiffle,
Country, Jump, Rock’n’roll,
en apportant leur grain de folie et leur énergie décuplée.

Une pêche incroyable, un
humour décapant, une prestance décoiffante, pour ce trio (contrebasse
chant, guitare, batterie minimaliste) qui décalamine les frontières du
genre et s’épanchent dans une espèce de «Punkabilly» déjantée
et délirant. A découvrir d’urgence !
Je
n’oublie pas les quelques minutes passées devant Red Benoit, ses inspirations Cajun
et Zydeco, qui fleurent bon la Louisiane, en revanche pour
le groupe Blues and Trouble, je me
rattraperai la prochaine fois… Comme l’année dernière, le Boulevard
du Blues nous permets de découvrir d’excellents groupes français, en
se présentant en vitrine du genre… rutilante et savoureuse ! Tous
ce beau p’tit monde s’est retrouvé aux Docks pour prolonger la fête,
où comme la vielle les Bandits Mancho
swinguait de toute part avant la jam session de fin de soirée… |
Lucky Jean Luc |
Photos:
Marius Lenière |
Le 15 juillet
2003 première journée du Cahors Blues
Festival
Ca
chauffe déjà !!!!!
Après un agréable
voyage de sept bonnes heures en Lobmobile climatisée, nous atteignons
enfin la destination de la première étape des rendez-vous
incontournables estivaux, Cahors et la 22éme édition de son
Festival de Blues. Je rejoins avec beaucoup de plaisir la
cité lotoise accompagné cette année, par Pascal, Marius et Mimi Gaudray
de la Traverse. Au-delà du choc thermique ressentie dés notre arrivée,
le thermomètre dépassant largement les 35°, c’est la satisfaction
d’être là et de retrouver tous les acteurs du milieu Blues pour
vivre des moments privilégiés qui resteront, faut l’espérer,
longtemps graver dans nos esprits… Rapidement mis dans la bain par les
interviews successives des deux affiches du soir, Egidio
"Juke" Ingala et Duke
Robillard, nous rejoignons l’espace Valentré où la scène
à trouver refuge, en raison des risques d’orage, de cette première
soirée.
Cela fait pratiquement une année que j’ai assisté pour la
dernière fois à une prestation scénique de l’une des pointures du Blues
West Coast en Europe… Ils allaient, l’Italien Egidio
"Juke"
Ingala et ses musiciens, confirmer aisément leur position
avantageuse…
Dans leur style caractéristique, la machine se mets
tranquillement en route pour nous transporter entre Swing, Jump
et Rock’n’roll… Fort d’une assise rythmique basse
batterie sérieuse, Egidio distribue
de ses harmonicas des interventions salvatrices où la guitare aérienne
et dansante d’Alberto "Blue Eyes"
Colombo s’active avec goût et pertinence.
L’assistance
nombreuse et réceptive terminera debout en frappant dans ses mains, pour
une confirmation unanime d’une salle conquise par la performance proposée.
Un apéritif qui ressemble plus à un plat de résistance tant
l’alchimie entre chaque intervenants est certaine. |
Le dessert et le
champagne nous sera servi par un Duke Robillard,
élégant et fidèle à lui-même… Après avoir mis sur orbite Roomful
of Blues dans les années 70 et participer à l’émergence de
nombreux groupes, Duke, guitariste
talentueux et chanteur émérite, fait une carrière solo, remarquée
autant sur le vieux continent que de l’autre coté de l’atlantique.

Toujours entouré d’excellents musiciens, il puise son inspiration entre
Blues, Swing et Rhythm 'n' Blues
à forte coloration Jazzie pour repousser encore plus loin
les frontières du genre.

Soutenu par les saxophone Ténor et Baryton de Doug
James, virevoltant de toute part, le clavier enlevée de Matt
Mc Cabe, la contrebasse stimulante de Jesse
Williams et la batterie débridée de Mark
Teixeira, autant d’éléments qui placent la prestation de
l’américain dans le haut du pavée du Blues mondial…

Une entrée en matière plus que satisfaisante. Pas de répit, direction
les Docks, où les Bandits Mancho
anime la fin de soirée avec leur Swing qui nous plonge en
plein cœur des années 40/50… De nombreux musiciens prendront place
ensuite pour un sympathique bœuf de fin de soirée, parmi lesquels, Thomas
Troussier à l'harmo, Miguel M
au chant, Fred Chapellier et Fred
Souche aux guitares, Pat Machenaud
et même Marius Leniére
"A-nous-qu’on-a" aux baguettes pour partager des minutes
intenses d’une rare complicité…
Du bonheur palpable pour tout le monde, autant sur scène qu’en
dehors !
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Lucky Jean Luc |
Photos:
Marius Lenière |
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