Pour la deuxième année
consécutive, la petite commune de Bougy (et ses quelques 300 âmes !),
située à une douzaine de kilomètres au sud ouest de Caen, dans
le Calvados, s’offre le temps d’un week end complet, son Festival de
Blues. Pour cette nouvelle édition, la programmation plus qu’alléchante,
à la fois harmonieuse et variée, a tenu toutes ses promesses…
Ce vendredi soir, les
Nantais de Malted Milk ouvraient les
hostilités en chauffant à blanc, la salle des fêtes, rapidement
transformé en Club à l’ambiance moite et enfumée… Avec un répertoire,
de compositions et de reprises, puisé en plein cœur du Chicago
Blues saupoudré de Swing et de Funk,
les musiciens de Malted Milk imposent
par brides successives, leur énergie communicatrice et renversante.
Arnaud
Fradin, guitariste au toucher tout en respiration et chanteur
avisé à la voix chaude, donne la réplique à Manu
Frangeul, harmoniciste, à la fois, nuancé et haletant,
consolidés par la basse de Sylvain Daniel
et la batterie de Michel Catel, tous
deux complices à l’unisson.
Une confirmation pour les quatre compères
qui s’inscrit dans la continuité de leurs prestations à Cahors et à
Cognac.
Une entrée en matière
de haut niveau et du véritable pain bénit pour l’américain Tony
Coleman and his dynamic, exciting band
à l’affiche également de cette soirée…
Je garde en mémoire la
plaisanterie du 1er avril dernier glissée, sur la Gazette de
Greenwood, par mon camarade Marc Loison qui nous promettait la venue
(notamment) de BB King à Bougy… Ce
n’était finalement pas si faux que cela, car Malted
Milk le revendique comme l’une de ses principales sources
d’inspiration et surtout, le batteur de renommée mondiale, Tony
Coleman a partagé, pendant une dizaine d’années, ses tournées
au quatre coins du monde…
Installé sur une
batterie en plein milieu de la scène, équipé d’un micro casque et
entouré par de jeunes musiciens (français) acquis à sa cause,
l’ancien compagnon de route des plus grands, d’Albert
King à Lucky Peterson en
passant par Albert Collins, a distribué
un Rhythm and Blues contemporain puissant, torride et
captivant. La qualité de son jeu de baguettes et l’amplitude de ses
intonations vocales n’ont eu d’égales que le soutien permanent de ses
accompagnateurs, renforcé par une cohésion de tous les instants. A
commencer par Philippe Tempo (un nom
prédestiné), d’une finesse et d’une précision d’horloger à la
basse et Eric Starczan, du haut de ses
22 ans, à la guitare, virevoltant de toute part et formidable funambule
de la «six cordes», d’où Stéphane Cormoréche,
bien installé derrière son orgue et son clavier, participa activement à
l’affaire.
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L’apport de deux cuivres ne fut pas n’ont plus négligeable
en amenant leur lots d’échanges bienvenus et de nappes salutaires
distillés par Edouard Romano à la
trompette et Nicolas Tuaillon aux
saxophones Ténor et Alto.
L’esprit de fête permanent et l’immense
joie d’être ensemble, d’une prestation spectaculaire, contaminèrent
un public réceptif qui n’en demandait pas temps pour chavirer dans le
bonheur ! L’invitation faite à Marc Mitou, l’organisateur du
Festival, et au Malted Milk pour «jammer»
renforça encore ce sentiment de bien être ambiant… Une réussite indéniable
pour une assistance ravie et conquise !
C’est à Hérouville St
Clair que nous nous retrouvons, dés 13 heures ce samedi, pour une émission
spéciale de Sweet Home Chicago sur Radio 666
(http://www.radio666.com), animée de main de maître par Marc Loison,
avec comme invités d’honneur, Tony Coleman
et sa compagne Rachel, pour vivre un grand moment d’échanges et
de complicité…
Pour alimenter la journée,
différents exposants sont installés sur le site, en particulier Gérard
de Castro et ses superbes photographies en couleurs prises pour la
plupart à Chicago et à Cognac, cette année… De toute beauté !
Deux groupes régionaux
sont chargés de l’animation (gratuite) en plein air (heureusement le
soleil montre son nez), Blues Machine
du Calvados et Docteur Buffalo de la
Manche. Ces derniers, constitués en trio (guitare, saxophone et chant)
reprennent surtout des standards du Rhythm and Blues et possèdent
une chanteuse à la voix joliment rocailleuse. Dommage qu’il n’y est
pas eu un peu plus de monde…
Pour démarrer la seconde
soirée, le Nantais Philippe Ménard
s’installe sur scène avec son matériel habituel (guitares, harmonicas,
grosse caisse, caisse claire, percussions «maison» et chant) en
proposant, sa formule exclusive de «One Man Band», avec toujours autant
de cœur et de passion.
Il s’exprime dans un répertoire de compositions
et de reprises entre Blues et Rock, de Big
Bill Broonzy à Rory Gallagher,
en passant par Bo Diddley et Elmore
James. La salle est sous le charme et en redemande, un dernier
morceau à la mandoline conclura une prestation épatante et joviale qui
ne laissa personne indifférent. De l’enchantement à l’état pur et
de la pêche à profusion !
Le plateau suivant
s’articule autour du quatuor du Parisien Greg
Szlapczynski dans un patchwork musical aux influences multiples
entre Blues traditionnel et World Blues.
Repoussant un peu plein loin les limites du genre, sans pour autant renier
les standards en interprétant notamment des titres comme Help
me, Caldonia ou Dutch
my broom, Greg se positionne en
chanteur inspiré et en sensationnel harmoniciste, au souffle divin,
soutenu par Toma Milteau en batteur
percutant et efficace, Sophie Bourdon
en bassiste inventive et structurée, Manu
Vergeade en guitariste expressif et vaporeux. Ce dernier, en
remplacement de Pierre Durand, s’est
montré particulièrement à son avantage, bien que jouant sur partitions
(toujours surprenant pour un concert de Blues) pas si étonnant quand on
sait qu’il accompagne habituellement Alain
Souchon et Laurent Voulzy
et sévit également dans une formation, Lighthouse,
où l’on retrouve également Slim Batteux,
qui se produit régulièrement sur Paris. Une prestation de qualité qui a
séduit l’assistance où Marc Mitou s’est fait une joie de «boeuffer»
en guise de rappel…
Le lendemain, en extérieur,
deux groupes, que nous n’avons pu écouter car nous reprenions la route,
Sitting Blues de la Manche et les
Britanniques de Steelyard Blues agrémentèrent
l’après midi de leurs musiques respectives…
Je tiens à féliciter
chaudement les organisateurs de l’association «La Grange», Marc Mitou
et Martial Morissey, l’équipe municipal du maire de Bougy, les différents
sponsors et à travers eux, l’ensemble des bénévoles qui réussissent
à perpétuer un tel événement exceptionnel pour une commune de cette
taille.
Un
salut amical, sincère et personnel, à Chantal Renault et Marc Loison
(pour leurs gentillesses et leurs générosités naturelles), à Béatrice
et Marc Mitou (pour leur accueil et leurs «After Show» du tonnerre de
feu), à Patrick Demathieu (pour m’avoir véhiculé tout en douceur). Ce
fut également un plaisir de partager ces instants magiques, en plus de
ceux déjà nommés, avec Pascal Lob, Christian Rock, Marius, Didier,
Bernard, Mimi, Laurent, Yvette, Gérard, Josiane, Joël, Brigitte,
Philippe, Rachel, Tony, Eric, Stéphane, Philippe, Edouard, Nicolas, Patty,
Jean Guy, Jean François, Pascal, François, et toutes les autres
personnes présentes, sans oublier, les hamburgers (quoi que !), la
charcuterie et le vin rouge, la bonne bière et la savoureuse cuisine du
« Relais Normand »… Vivement
la fin Août 2004 !
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