| Pour clôturer cet
été, riche en événements "bluesistiques", la petite bourgade rurale de Bougy,
située à une douzaine de kilomètres de Caen, organise en ce dernier week-end du mois
d’Août son premier Festival de Blues. En ouverture, dés
ce vendredi, le jeune groupe calvadosien Bluetones
a distillé une musique acidulée et goûteuse comme cet alcool de pommes bien connu dans
la région. Avec leur répertoire formé uniquement de compositions en anglais dans une
ambiance entre Jump Blues et Rock’n’Roll,
fortement influencé par le son des années 50, les quatres compères réussissent à
faire swinguer la centaine de personnes présentes dans la salle… pourtant déservis
par des conditions déplorables de sonorisation ! Autour du charismatique guitariste-chanteur Christophe
Becker, dont les mimiques ne font que renforcer le chant, s’activent Luc Mulot à la basse et Guillaume
Chevillard à la batterie, l’harmoniciste Thomas
Troussier apporte son soutien permanent (parfois un peu trop à mon goût)
au reste de la formation… Une agréable découverte de bonne qualité d’ensemble
que j’aimerais revoir dans de meilleures conditions d’écoutes !
Le temps d’aller se rafraîchir, la formation
originaire d’Ile de France, Bloosers,
investit la scène. A l’image de leur galette sortie fin 2001 qui connaît pas mal de
succès auprès du public amateur de Blues, la formation parisienne s’exprime avec un
talent certain et une cohésion indéniable. Les 6 complices s’appuient sur un solide
répertoire en anglais entre reprises et compos, de Jump West Coast
agrémenté de Chicago Blues saupoudré de Boogie
et de Rhythm and Blues. Rémi
Parisse au chant et Rodolphe Dumont
à la guitare donne le ton à l’affaire, la section rythmique emmenée par Pascal Lefevre à la basse et Guillaume Kissel aux baguettes s’envoie en
l’air et décolle, sans oublier le méticuleux pianiste Bala
Pradel et le limpide harmoniciste Marc
Schaeller, qui étoffent de leurs interventions inspirées l’ensemble
du combo ! L’énergie déployée par le band parvient à emflammer et à faire
danser l’assistance malgré des problèmes de son toujours pas résolus !
Dommage !
Une première journée riche en émotions et en partages,
comme cette splendide fin de soirée autour d’un feu de camp ou, musiciens,
organisateurs, bénévoles, amis et votre humble chroniqueur se retrouvent à festoyer de
grillades et de quelques substances apéritives du meilleur effet ! ! !
Elle est ti pas belle la nuit étoilée de Bougy ! ! !
Au p’tit matin, j’accepte volontiers
l’hospitalité de Marc Loison, qui du
même coup me propose de participer à son émission de radio diffusée en direct chaque
samedi…
Après trois bonnes heures d’un lourd sommeil, un savoureux petit déj’, un
passage rapide sur le site, Marc m’emmène à Hérouville tous prés de Caen, au
studio de "Radio 666" qui émet sur la fréquence 99,1 mhz et aussi sur Internet
(http://www.radio666.com). Avec une équipe
d’intervenants connaisseurs, tel Bernard (bassiste des Hoodoomen), Patrick (batteur
des Beat Keepers), le jeune Igor (guitariste-chanteur de Spoonful) sous la houlette du
créateur de l’émission, Marc (aussi guitariste de Midwest) qui dépasse
allègrement les 400 éditions de son programme intitulé "Sweet Home Chicago".
Entre 13 et 15 heures en compagnie également des musiciens des Bloosers, je participe à
mon baptême du feu sur les ondes pour une programmation alléchante, complète et variée
de cette musique qui nous fait tant vibrer, le Blues… Chapeau Mister Loison ! |
De retour sur le
site vers 16h, profitant d’un beau soleil, j’écoute tranquillement allongé sur
le gazon, en marge d’un coquet marché du terroir, le duo Didier
Cantegrit à la guitare et au chant, Thierry
Houot à la basse pour une animation composée de divers classiques ( Blues,
Rock, Pop, Reggae)
anglo-saxons, américains et français qui a séduite tout au long de l’après-midi
le public présent. Après un rapide repas fait de saucisses-frites arrosées de quelques
bières, le début de cette 2eme soirée se profile. En entame, la formation bas-normande Midwest propose un Blues
joliment teinté de Funk et de Rhythm and Blues.
Devant une assistance bien plus nombreuse que la vielle, le groupe a eu la chance de
bénéficier d’un son d’une très bonne qualité, le sonorisateur de Froidebise
est (sans doute) passé par-là… Emmenée par la pétulante chanteuse Patty Nodet, soutenu par deux guitaristes anciens
compagnons de route du plus célébre Bluesman caennais, Thierry Anquetil, les déjà
nommés, Marc Loison et Didier Cantegrit, entourés par Jean-Philippe Maindrelle à la basse et Marc Mitou à la batterie, alimenté par
l’orgue de Pascal Mullois. Cette
chaleureuse formation fait partagé sa passion pour la musique du diable avec bonne
volonté et détermination, joyeuse entrée en matière avant l’arrivée sur scène
de Froidebise, originaire de Liège…
Avant toute chose, je dois bien admettre que la performance des Belges fut furieuse et
speedée… Une mise en place exceptionnelle, une énergie sulfureuse et un son
infernal donnent la dimension musicale de ce quatuor. A commencer par Jean-Pierre Froidebise dont le jeu de guitares
imprégné d’effets en tous genres bénéficie d’une technicité sans bémol ou
le bottleneck est légitime. Le chant de ce sacré personnage, en français et en anglais,
s’exprime en diverses tonalités et ses interventions sont souvent pleines
d’humour. Accompagné par un harmoniciste aussi avisé que déjanté, Thierry Crommen, qui ne cesse de se livrer en duel
avec la guitare de son leader, étayé par une section rythmique du même acabit en
l’occurrence Jack Thyssen à la basse
et au chant, Marc Decamps à la batterie.
Au-delà de ma sensibilité musicale qui n’est pas vraiment dans le registre exprimé
plutôt accès sur un Blues-Rock-Metal aux antipodes de ce qui
me fait vibrer, je reconnais le talent de cette formation même si l’abondance de
notes me semble nuire à l’émotion… En deux longs sets, Froidebise illumine la
petite salle de Bougy avec son répertoire incandescent et torride ! Vers 2h30 du mat’, je décide de rentrer sur Rouen après avoir
passé deux très agréables soirées ou l’accueil des organisateurs et des
bénévoles, l’esprit de fêtes omniprésent, la qualité des musiciens et
l’harmonie entre tous ces éléments ont été essentiels à la réussite de ce
premier Festival de Blues de Bougy. Une mention toute spéciale et sincère à Marc Loison
pour son sens inné de l’hospitalité et sa santé exceptionnelle, vu le rythme de
croisière effréné qu’il a tenu pendant ces deux jours de réjouissances…
A noter que le dimanche après-midi, le duo Cat Fish (Philippe
Briére a l’harmonica et au chant, Bernard
Marie à la guitare) s’est produite en complément du marché du
terroir.
Je souhaite longue et vigoureuse… route à ce
nouveau festival en espérant qu’il devienne un événement incontournable
de la vie culturelle dans le Calvados. A L’année prochaine… |
Bluetones
Même si le bassiste n'a pas été irréprochable, que l'on
entendait assez peu l'harmo et que le sonorisateur était parti (?), ils m'ont laissé une
très bonne impression.
Un bon groupe de Jump dont on devrait reparler sous peu.Bloosers
Même s'ils ont été desservis par la sono, la prestation a
été à la hauteur de ce que je pouvais en attendre. Des bons, mais est-il encore besoin
de le dire ? |
Midwest
Vu ce qu'en dit Marc Loison, je m'attendais à un groupe
amateur au sens "petits bras". Ils m'ont bluffé. Leur prestation a été fort
agréable. A suivre !Froidebise
Là, on a à faire à des pros, le gros son, la grosse
technique, de l'énergie et de la bonne humeur. Malheureusement pour moi le style Rock
Blues des années 70 me laisse froid mais le public a été conquis. |
Bougy Blues Festival édition 2002