Dernière modification le 02 avr. 2005
Le 02 décembre
2004, à la Traverse de Clèon, projection du film "The
soul of a man" de WimWenders
suivi d'un concert acoustique de Keith B. Brown.
C'est la deuxième
fois que je voyais ce film dans lequel Keith B.
Brown interprétait le rôle de Skip James, figure atypique
parmi les blues singers de la première moitié du 20ème siècle. Suivait
un portrait de J.B. Lenoir à travers un reportage jamais diffusé mais
que Wim Wenders a retrouvé chez le couple suédois qui l'avait tourné au
début des années 1960. Le tout était présenté par une voix off, venue
du fin fond de l'éternité, celle de Blind Willie Johnson, sur vue
spatiale de la terre et du cosmos, symbolisant l'universalité de la
musique blues.
Ces trois portraits de bluesmen sont un choix personnel et non exhaustif
du metteur en scène allemand. Des extraits de concerts de divers interprètes,
entrecoupant les scènes du film, illustrent comment, avec plus ou moins
de bonheur à mon goût, Blind Willie Johnson, Skip James et JB Lenoir ont influencé la musique pop rock.
Citons la reprise célèbre de "I'm so glad" par Cream qui
illustre bien la redécouverte de vieux chanteurs tel Skip James ou
Missisispi John Hurt dans les années 1960, ou celle magnifique de
"Vietnam blues" par Cassandra Wilson qui souligne l'engagement
politique et social des textes de J B Lenoir.
L'écran s'éteint, les projecteurs découvrent
au bord de la scène un tabouret, deus guitares acoustiques sur leurs
chevalets et deux micros sur un même pied. |
Tranquillement, Keith
B. Brown prend possession de cet espace pour une heure de
concert acoustique: un vrai blues singer qui, avec un jeu de guitare
pouvant paraître simple à un musicien averti, n'en ai pas moins d'une
technique parfaite avec des alternances de slides et de fingerpickings.
Avec un répertoire puisé dans Skip James, Son House, ..., ou
avec des compos personnelles, Keith crée
rapidement l'ambiance; le jeu et la voix fascine, le blues simple, élémentaire,
essentiel pénètre le spectateur par chaque pore de son épiderme. Il n'y
a qu'à observer cette mère et sa fille qui marquent
imperceptiblement le tempo avec leurs corps; cet adolescent, assis à mes
côtés, qui, accoudé sur ses genoux, absorbe la musique de tout son être
ou ce garçon de onze ans, fasciné, qui veut apprendre à jouer de la
guitare comm Keith.
Voilà un constat bien réconfortant, démontrant que le blues reste une
musique de la vie toujours bien vivante pour émouvoir autant un public néophite
puisqu'inhabituel dans les concerts de blues.
Je conclue en précisant que Keith
B Btrown est un garçon adorable, toujours souriant et
ne demandant pas mieux que de partager sa passion pour la musique où
ses choix l'orientent vers des compositions de moins en moins blues. |
Frère
Toc |
le
30 novembre 2004 Soirée Gospel avec The
Barbara Best Singers à la Traverse de Cléon (76)
La
soirée consacrée au Gospel et aux Spirituals, au cours de l’édition
automnale du Festival Blues de Traverse, est devenue plus qu’une agréable
habitude, c’est désormais un moment attendu et incontournable. Cette
année, les quatre choristes et le pianiste qui s’exprime au sein du Barbara
Best Singers nous ont offert un tour d’horizon chaleureux et
réconfortant. Quatre chanteuses, la soliste Sylvia
Wayman, Lois Tillery, Linda
Nix, Lynda Gore accompagné
de Ralph Herndon derrière le clavier
autant de superbes voix soutenues par un piano tonifiant (ré)unis pour célébrer
et partager leurs passions vives pour le chant religieux. Des voix
harmonieuses, frissonnantes et envoûtantes qui stimulent les sens pour
peu que l’on se laisse guider sur les chemins escarpés de la rédemption.
Maîtrisant à merveille leurs techniques vocales sans risque de perdre un
soupçon d’émotion, elles s’évertuent à faire chanter
l’assistance, à donner le tempo tout en partageant le chant lead dans
un répertoire traditionnel où émerge avec bonheur « Stand
by me » ou « Nobody Knows ».
Ce dernier titre est entonné en solo par Sylvia
Wayman aux envolées vocales presque dignes d’un chanteur
Baryton, passant à merveille d’une tonalité à une autre, tout en
fournissant l’effort d’esquisser quelques mots en français… Un
sentiment fort de communion s’installa alors dans la salle jusqu’à
l’instant fatidique du rappel où le public repris en chœur le célèbre :
« Oh ! Happy Day… ». Au
final, quatre vingt dix minutes de plaisir intense qui sont passées comme
un fulgurant éclair emprunt d’une certaine générosité et de
tellement d’espoirs… |
La
11eme édition du Festival Blues de Traverse s’achève et une nouvelle
fois, la réussite est au rendez vous. Une fréquentation
quasi-maximale à tous les concerts (en particulier pour Ten
Years After et Paul Personne
qui affichèrent complet), une programmation de nombreux style musicaux
(de la diversité du tremplin fort de neuf groupes, au Blues acoustique,
électrique ou Revival jusqu’au Rock grand public et au Gospel) ajoutée
à des animations sur place bienvenues (lecture spectacle, séance cinématographique,
exposition de jolies photographies de Gérard de Castro et de Jocelyn
Richez couplée à celle des magnifiques guitares de collection de Mimi
Gaudray et de Philippe Renault), autant d’éléments qui mettent en
avant le travail énorme effectué par Marc Bourreau, directeur, et Michel
Gaudray, administrateur. Sans oublier l’ensemble du personnel
administratif responsable de l’accueil emmené par Anne-Marie Aranjo et
le boulot primordial accomplit par l’équipe technique de Marc
Vaubaillon, notamment au niveau du son (impeccable) et des (superbes) lumières
commandées par David Lemercier.
Du
fort bel ouvrage qui s’inscrit dans la continuité d’une expérience
acquise depuis plus de 10 ans à l’automne et au printemps. Vivement le
mois de Mars prochain pour continuer à vivre de nouvelles aventures ! |
Lucky
Jean Luc |
Le 28
novembre 2004
Chicago Blues Festival en concert à la
Traverse de Cléon (76), 1ere partie : Thierry
Anquetil Blues Band
La
tournée annuelle du Chicago Blues Festival
donne la possibilité aux amateurs de Blues de tous horizons de découvrir,
chaque année à peu prés à la même époque, un spectacle bien souvent
de qualité. Le dimanche après midi pluvieux, installé confortablement
à l’intérieur de la Traverse, permis d’apprécier cette cuvée 2004
qui n’a pas dérogé à la règle.
Pour
l’occasion, le Thierry Anquetil Blues Band,
originaire de Caen, s’offrait quarante minutes convaincantes en première
partie où celui qui se revendique d’Otis Rush et de Freddie King prouve
qu’il sait conjuguer maîtrise de son jeu de guitare et de son chant racé.

Bien
aidé en cela, par Benoît Delente au
clavier, Sébastien Duval à la basse
et Nicolas Hébert à la batterie en
osmose avec le Blues électrique prenant et séduisant diffusé par Thierry
Anquetil.
Après
une pose désaltérante, le trio de musiciens accompagnateurs réguliers
de Jody Williams chauffaient l’assistance et accueillaient Andrew
« Junior Boy » Jones à la guitare et au
chant.

Une
entrée en matière retentissante et performante qui plaça dans des
conditions idéales l’arrivée de Deitra Farr
au micro, qui s’employa d’une voix ardente et porteuse à séduire l’auditoire.
|

Puis ce fut au tour de Jody
Williams en personne, d’apporter son répertoire de Blues
original qui se distingue par un chant captivant et un son accrocheur de
sa « six cordes » répondant au joli nom de « Red
Lightin’ ».

Même si le septuagénaire semblait relativement
fatigué, certainement du aux nombreuses dates successives enchaînées
sur le vieux continent, il pu néanmoins compter sur un accompagnement
d’un niveau exceptionnel et d’une rare alchimie.
Le
guitariste Chris James, d’une
retenue essentielle doublée d’une précision indispensable, le bassiste
Patrick Rynn, à la rythmique généreuse
aussi inventive qu’implacable, et surtout, l’époustouflant batteur
aux mimiques salutaires, Willie Hayes,
qui emmène ses partenaires par l’incroyable richesse de son jeu vers
les sommets inaccessibles de la perfection.
De
Blues lents en Blues Funkies, les deux agréables sets d’une heure présentés
tout au long de l’après midi ont démontré les valeurs indéniables de
chaque intervenants façonné d’enthousiasme renforcé d’une bonne
dose d’humour et de dynamisme alimenté par le plaisir visible à jouer
ensemble. Autant d’éléments communicatifs qui s’inscrivent dans les
nombreuses réactions positives du public… Une chose est certaine, des
concerts de cet acabit, on en (re)prendrait volontiers toutes les semaines ! |
Lucky
Jean Luc |
Photos Christian
Rock
|
Le 27
novembre 2004
Depuis
plusieurs mois, Paul Personne parcourt
les routes de France pour déverser sa musique chaleureuse à un nombreux
public. Déjà présent à deux reprises cet été dans la région (à
Pont-Audemer pour les Mascarets et à Blainville-Crevon lors de l’Archéo
Jazz), sa venue en concert illumine les belles nuits des salles de
spectacle qui affichent complet à chacune de ses sorties. Une fois de
plus, ce constat allait se révéler exact à la Traverse et s’avérer
gagnant…
A
commencer pour Keith B. Brown qui,
installé seul au devant de la scène, recevait une ovation méritée par
une assistance, véritablement attentive et visiblement conquise, par le
registre intimiste concocté par celui qui a joué le rôle de Skip James,
dans le premier film de la série « The Blues » (commandée
par Martin Scorcese), « The Soul of a Man » réalisé par Wim
Wenders.

Pas
d’artifices superflus, simplement la combinaison entre une guitare
acoustique et une voix chaude, modulée à souhait, qui transmet son lot
de sensations agréables. Entre Delta et Country Blues, il reprend de façon
magistrale les titres de Skip James et offre des compositions de la même
veine… Séduisant et savoureux.
Changement
complet d’ambiance, même si les premiers titres, résolument Blues,
entonnés à la guitare acoustique et à l’harmonica par Paul
Personne laisse rapidement la place à un format de Blues Rock
costaud, charpenté et concis, saupoudré de quelques Ballades cajoleuses
et charmeuses.
|
Un
show huilé et perfectionniste, mis principalement en valeur par l’unité
des instruments à cordes, les guitares électriques de Paul
et de son fils, Jérémy Lacoste
combiné avec la pedal steel guitar de Claude
Langlois sur fond de rythmique imposante élaborée par la
batterie de Jeff Gautier et la basse
de Fred Payonne.

L’homogénéité
des chœurs entre Gloria, la compagne
de Paul, Fred
et Jérémy apporta une sensibilité
supplémentaire et renforça le chant rocailleux, stimulant et (bien)
audible mitonné par Paul Personne.

Devant
une assemblée totalement acquise à sa cause, l’ancien membre du groupe
Backstage au début des années 80, continu de séduire, de rassembler et
de combler les amateurs de Rock en français mâtiné d’un peu de Blues.
La reprise de Muddy Waters joué au moment du rappel confirma que la
musique Bleue a toujours une place légitime dans l’univers proposé par
Paul Personne et ses musiciens, une
satisfaction supplémentaire…
|
Lucky
Jean Luc |
Photos Christian
Rock
|
Le 20
novembre 2004
Soirée Blues Rock avec Double Stone
Washed et
Toute
juste une semaine après la découverte de neuf groupes régionaux aux
multiples facettes dans le cadre de son deuxième Tremplin, clôturé par
un concert exceptionnel où le Belge Elmore D nous plongea dans un bain de
jouvence en dépoussiérant le Blues des origines, la Traverse s’ouvrait
à un style musical résolument différent et sans détour : le Rock.
Epoustouflant !
Phénoménal ! Gigantesque ! Démentiel !
Autant
de superlatifs indispensables pour qualifier la prestation des Ten
Years After Version 2004, qui bien que séparés d’Alvin
Lee, continuent à déverser une musique volcanique et éruptive
comme de la roche en fusion.
Mais
avant d’être littéralement happé par la performance de cette
formation mythique, rescapée de Woodstock, qui a fait déplacer la foule
des grands soirs (certains inconditionnels sont même venus de Lille en
moto !) dans une salle de concert pleine comme un oeuf, il revenait
le privilège aux musiciens de Double Stone
Washed, originaire du Sud Ouest, d’ouvrir les débats avec
leur British Pub Rock qui a déjà fait ses preuves aux
quatre coins de l’hexagone depuis plus de dix ans. Personne mieux
qu’eux ne peuvent offrir une entrée en matière de ce registre,
transition idéale entre le Blues et le Rock’n’Roll.
Leur état d’esprit se résume dans la célèbre phrase de Muddy Waters :
« The Blues had a baby, he named it Rock’n’Roll », la
petite heure, passée sur scène, le démontra une fois de plus. L’unité
s’affirme immédiatement, la mayonnaise prend inexorablement et le
public apprécia chaleureusement. Une mise en route opportune et prenante
qui eut pour effet de préparer idéalement nos sens à recevoir les envolées
musicales distribuées par Ten Years After,
sans imaginer à ce moment ce qui allait se produire.

Les
notes du premier morceau pourfendirent l’air moite et électrisée comme
un coup de fouet magistral, les titres s’enchaînèrent les uns aux
autres comme une chevauchée fantastique et le rappel sonnant et trébuchant
gicla comme une estocade finale bienvenue. Impossible
de résister à un tel déferlement d’énergie et de décibels, peaufiné
par ses quatre formidables performeurs, constitué de mises en places
hallucinantes et d’enchaînements déroutants dans une espèce de
facilité déconcertante. Ils
distillent un répertoire en acier trempé de classiques du genre composé
d’un cocktail détonnant de Blues Rock, de Boogie,
de Rock’n’Roll et de Heavy Metal en doses
variables qui vous font reléguer aux oubliettes toutes notions de réalité,
de temps et d’espace.
En
premier lieu, le « p’tit jeune », Joe
Gooch, qui fait rapidement oublier qui vous savez, en s’imposant
en guitariste d’exception, volontaire et fougueux, puisant sa richesse
instrumentale dans l’assimilation de nombreux styles tout en délivrant
un chant efficace et habité.

Pas
étonnant que les trois « anciens », qui n’ont rien perdu de
leur ferveur, l’aient choisi pour faire partie de cette
aventure :
|

Leo
Lyons, étonnant bassiste rentre dedans au possible,
stimulateur de service et dynamiteur de surcroît, peut compter sur le jeu
de baguettes, percutant et céleste, concocté par Ric
Lee,

illuminé dans le fameux Hobbit
par un solo de batterie délirant où chaque élément à son importance.

Chick
Churchill n’est pas en reste au clavier, martelant des plages
de soutien permanent et rivalisant d’idées étonnantes qui étoffent le
registre exprimé.
Un sentiment palpable de plénitude, de satisfaction accomplie et surtout
de bonheur partagé a envahi la Traverse de Cléon en réunissant
plusieurs générations, qui peuvent aujourd’hui clamer haut et fort,
s’il en était besoin, que : « Le Rock’n’roll n’est pas
mort ! ». Cette année, les Britanniques de Ten
Years After l’ont prouvé, tout comme leurs collègues de
Doctor Feelgood ou encore les Californiens d’Imperial Crowns. Il n’y a
plus qu’à rêver de les voir réunit un jour tous les trois sur un même
plateau…
En
guise d’after jovial et exalté, les noctambules se sont délectés avec
les deux compères Eric Saunier et Michel Denis de Foumagnac qui, installé
dans le hall, ont propagé leur musique festive et leur bonne humeur
communicative jusqu’à près de deux heures du mat’…
Pour
obtenir des infos complémentaires :
www.doublestonewashed.com
et www.Ten-Years-After.com
|
Lucky
Jean Luc |
Photos Christian
Rock
|
Le 13 novembre 2004
Avait lieu le second Tremplin de la Traverse suivi d'une prestation de Elmore
D
Donc ce samedi après-midi
là, rendez-vous était donné aux amateurs de notes bleues pour l'édition
2004 du tremplin blues de la Traverse à Clèon avec neuf groupes régionaux
à l'affiche. Pour ces 9 groupes, l'heure était venue de se confronter à
une grande scène, avec des moyens techniques importants, cela devant un
jury connaisseur et un public averti dont le vote comptait pour une voix
dans la décision finale. Je n'ai nullement l'intention d'estimer la
valeur musicale et la qualité de la prestation de chacun dans cette
chronique, ce serait prétentieux de ma part, d'autant plus que je n'en ai
pas la compétence; Ce que je peux dire et que chacun admettra est que le
niveau d'expérience, de pratique est différent d'un groupe à l'autre et
que tout un chacun à pu déceler des erreurs de jeunesse pour certains
groupes, une prestation handicapée par un trac difficile à dominer pour
d'autres ,cependant que quelques uns faisaient preuve d'une maturité
due à une pratique plus éprouvée.
Les Foolbox
dans un style blues électrique, ont eu la difficile mission
d'ouvrir les festivités, non sans difficultés, sans doute le trac et le
fait de savoir que de nombreux amis étaient dans la salle. Mais
rassurez-vous, ils ont plaisir à jouer et d'habitude le plaisir de
les écouter est immense.

Les Wimps blue
band enchaînaient avec un style électrique dynamique
puisé dans répertoires d'Albert King, Tino Gonzales et une petite
incursion dans un style plus rockabilly avec un morceau des Stray Cats. Loig
Paul à un jeu de guitare dynamique, sans fioritures et le jury
a bien fait de ne pas tenir compte des problèmes d'ampli qui sont venu
perturber le deuxième morceau. Alban,
se moquant bien de l'endroit et des circonstances ( il aurait été pareil
au milieu de Bercy), prenait tout simplement son pied derrière son
clavier.

Midwest
est un groupe bien connu des amateurs de notes bleues de la région
caennaise avec un premier cd qui a reçu un accueil favorable; mais
une corde cassée dès le premier morceau sur la guitare de Marc
Loison ne lui a pas permis d'être détendu, le clavier
s'entendait peu et ce ne fut certainement pas là leur meilleure
prestation, quoique honorable.

Venaient ensuite les French
Prisoners. Emmené par David Russel,
ils avaient une présence scénique incontestable. Le tout s'appuyait sur
une rythmique efficace . Les réponses guitare clavier étaient du
meilleur effet.

Burning Mountain
se fait déjà une belle place dans la région havraise et bien au-delà
sur les côtes normandes avec un répertoire délibérément blues rock et
comptent déjà à leur actif une vingtaine de concerts.

Squale
composé de trois musiciens: guitare, basse, batterie ( ce qu'on appelles
un" power trio"), nous a interprété des titres énergiques
dans la veine des Tomy Castro, Bill Perry ou autre Popa Chubby. Pascal,
le bassiste et chanteur avait une tessiture de voix idéale pour le style
de musique joué par le trio.

Rock en Stock
sous la houlette de Michel Pons,
auteur-compositeur et chanteur-guitariste, avec des musiciens au jeu
confirmé (Jean-Pierre Tan est incontestablement un de nos meilleurs
guitariste sur la Normandie) nous ont distillé un répertoire de compos
inspiré du british blues rock. C'est une formation qui a une belle expérience
et qui, en plusieurs années compte déjà un beau palmarès de concerts.

|
Le trio Jeff
Treguer a apporter une note plus acoustique dans un répertoire
country blues et le style ainsi que le timbre de la voix de Jeff
nous emmenait incontestablement sur les rives du Mississipi ou dans les
environs du Delta. Son beau jeu de guitare accompagné par le jeu coloré
de l'harmonica de Philippe Adnet a su
créer une émotion qui a touché le public.

Moonchild
avec un son très rock et un harmonica déchaîné ont opté pour un
bistish blues rock plus percutant.
Le tiercé
vainqueur a été annoncé en fin de soirée, après le chaleureux et
magnifique concert de Elmore D, par
Marc Bourreau. Le doublé gagnant n'a pas créé la surprise tant il était
évident; Le public avait déjà voté en réagissant chaleureusement à
leurs prestation. Le trio Jeff Treguer
a remporté l'édition 2004 du tremplin de la traverse et ce fut
certainement eux les plus surpris. Mais l'évidence est là: un style bien
typé country blues avec un courant émotionnel certain partagé par le
public, une prestation musicale de qualité. J'entrevois bien dans
l'avenir un répertoire enrichi de belles compositions personnelles de
notre ami Jeff Treguer. Les French
Prisonners ont pris une deuxième place bien méritée, qui
leur permettra probablement de réaliser une galette et, leur réputation
d'excellente formation s'en trouvant confirmée, leur ouvrira plus de
portes pour de nombreux concerts. Les Wimps
ont eu la troisième place et je crois bien qu'ils ne s'attendait à aucun
prix. Mais leurs erreurs de jeunesse n'entravent en rien une qualité
certaine dans un répertoire rock et blues rock rondement interprété.
Nous pouvons comparer ce groupe à un à vin de bon cru, déjà agréable
à boire mais qui demande de se bonifier quelques temps pour devenir
excellent. La maturité et l'aguerrissement en feront un groupe
incontournable sur la région si les petits poissons ne les mangent pas
entre temps. Surtout qu'ils conservent le plaisir de jouer et de s'éclater
en musique car ça c'est contagieux pour le public.
Dans l'ensemble, la qualité des groupes en
compétition est très bonne, voir excellente et quelqu'un me disait sa
surprise devant la qualité technique des musiciens. Je pense qu'il n'y a
aucune déception pour d'autres groupes de ne pas figurer dans ce tiercé.
Avoir participé à ce tremplin est une belle aventure. Pour moi, simple
spectateur , ce tremplin en fut une et je ne voudrais manquer le prochain
pour rien au monde.
Je voudrais conclure par deux enseignements que j'ai retiré de ce
tremplin. La musique est interprétée pour un public, une musique suffisamment,
passionnément aimée pour avoir besogné sur un instrument et acquit le
talent de la jouer. Cette lapalissade fera peut-être hausser les épaules
à certains mais comprenez bien: être virtuose est insuffisant pour
enthousiasmer un public et ce n'est pas au public d'aller à la musique
(il y est déjà venu puisqu'il est là) mais aux interprètes de partager
leur musique avec lui, d'aller au devant de lui. La virtuosité doit se
faire humble pour se mettre au service de l'émotion, de l'ambiance et
d'en baigner son public. Le deuxième enseignement me fait dire à
certains musiciens: les guitare-héros ont éclairés la musique blues,
pop et rock du vingtième siècle telle de merveilleux astres et certains
sont morts pour nous laisser leurs légendes. Guitareuses et guitareux de
tous poils au regards et aux oreilles suspendus aux doigts magiques de ces
mythes, laisser la musique de Jimmy Hendrix à Hendrix et celle de Stevie
Ray Vaughan à SRV et suivez ce conseil de BB King que me rappelait mon
ami Pascal Lob: si une note ne vous parait pas indispensable, ne la jouer
pas; ne jouer que les notes essentielles. Alors, avec de l'amour, de l'âme
et des émotions, votre interprétation sera tout simplement géniale.
Comme dirait Gustave Parking: "Je vous laisse méditer là-dessus".

Tout simplement géniale comme l'était la
prestation de Elmore D et des deux
musiciens qui l'accompagnaient : Big Dave
à l'harmonica et Lazzy Horse
aux divers types d'instruments à cordes dont une mandoline. Le personnage
est incontestablement sympathique, avec sa bonhomie et sa gentillesse .
J'ai été secoué par l'énergie, la fougue, le talent de ces musiciens,
la voix d'Elmore D nous emportant dans
le sud rurale et noir des States. Ses blues en wallon sont étonnants tant
ce dialecte s'harmonise si bien à la mélopée blues. Preuve que la
musique qui nous fait frissonner de bonheur est bien vivante chez nos
cousins belges, preuve que nous avons de belles choses à partager autres
que de franchouillardes blagues qui n' honorent pas leurs auteurs. Merci,
monsieur Elmore, revenez vite!
Et longue vie au tremplin du
Blues de la Traverse! |
Frère
Toc |
Photos Christian
Rock
|
Le
16 novembre 2004, Lecture
spectacle musicale « Billard Blues » par les « mots
dits lect’Eure » d’après l’œuvre de Maxence Fermine
dans le cadre du Festival Blues de Traverse de Cléon (76)
Les
intervenants se relayent, livre en main, en nous plongeant de façon inéluctable
en plein coeur des années 30 où les notes de Blues, jouées sur la «12
cordes» du guitariste présent sur scène, sonnent comme une évidence.
Sur fond de prohibition bien réelle et de ségrégation latente,
l’histoire se déroule dans le Billard Blues Club de Chicago et se résume
en un formidable duel épique sur un billard constitué de trois boules,
deux blanches et une rouge.
Il
suffit de prêter l’oreille, d’ouvrir grand les yeux et les
personnages transparaissent : le célèbre Al Capone flanqué de son
fidèle lieutenant d’un coté, Willie Hope, champion du monde incontesté
de billard soutenu par le joueur de Blues de l’autre, sans oublier le
barman, les clients et les filles, tous vivent intensément cette partie
qui s’inscrit déjà dans la légende. |
Au
fur et à mesure, les coups (beaux et bas) se succèdent, l’intensité
monte d’un cran et la tension se fait de plus en plus palpable, comme
autant d’instants interminables où la vie semble basculer. De la peur
et du fric, de la sueur et du houblon, des odeurs et des cigares, de la
joie et des rires, de la mélancolie et des larmes jusqu’au moment
fatidique du coup final appelé « Diamond Drink » où la boule
rouge est placée dans un verre rempli de bière posé au bout du
comptoir…
Mais
qui gagnera donc la partie, Al Capone ou Willie Hope ?
Quel
est ce musicien qui joue le Blues ?
Pour
le découvrir, il est vivement conseillé d’assister à la prochaine
représentation. |
Lucky
Jean Luc |
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