Dernière
soirée de la saison à la Traverse de Cléon pour cette édition
printanière de son festival, entièrement consacrée au Blues
et au Rock.
En
ouverture, honneur à une belle demoiselle Britannique d’à peine 20 ans, Joanne
Shaw Taylor. D’entrée, elle distilla un jeu de guitare,
franc et bien aiguisé, jamais maniéré, soutenu par un son en adéquation.
Mais c’est surtout son chant, bien en place, d’une maturité étonnante
pour une jeune femme de cet age, qui s’inscrit comme une agréable
surprise. Entourée par des musiciens concernés et volontaires (Matt
Little à la basse, Roy Adams
à la batterie, Dick Decent au clavier
et à l’orgue), elle enchaîna des titres entre Blues Rock
péchu et Ballades suaves à forte inspiration piochée auprès
de Buddy Guy et Stevie
Ray Vaughan. Elle démontra un réel potentiel qui ne peut que
se bonifier avec le temps et reçu une ovation bien méritée. Une révélation
pour le moins et une évolution à suivre de près…
Son
compatriote Aynsley Lister à coté,
fait déjà figure d’ancien (26 ans et 4 albums à son actif). Il se présente
sur scène en solo en s’accompagnant à la guitare électrique, un
exercice délicat qu’il maîtrise à merveille comme sa prestation à
Cahors en juillet 2003 l’a déjà prouvé. Des morceaux, signés (entre
autres) John Lee Hooker, Lightin’
Hopkins ou Robert Johnson
mais aussi Rory Gallagher et Jimmy
Hendrix, qu’il interprète magistralement. Tant au niveau
musical que vocal, il apporte sa touche personnelle, entre respect de la
tradition et envie de modernité, qui sensibilise au bon endroit et
transmets ses ondes bénéfiques. Le public sembla conquis et en
redemanda… |
Dés
le début du concert du New Yorkais Michael Hill,
le niveau musical s’afficha bien haut sans jamais mollir. Pete
Cummings à la basse 5 cordes fut tout bonnement vertigineux, là
où Tony Lewis à la batterie fut phénoménal,
tandis que leur leader, à la voix rauque et délicate, alimenta de notes
(beaucoup trop ?) successives sa splendide « Les Paul ».
Des compositions de Blues Rock urbain mâtinées de Soul
et de Funk (très) plaisantes d’emblée mais qui au fur à
mesure deviennent fatigantes, lassantes et même pesantes. C’est sans
aucun doute à mettre à l’encontre de la richesse excessive de la
musique (hyper pointue) des trois protagonistes. Une technicité aboutie
et une surabondance qualitative qui finalement n’apporta pas grand-chose
émotionnellement et procura plutôt l’effet inverse de celui escompté.
La jam session finale avec Joanne et Aynsley
donna lieu à quelques échanges toujours sympathiques sans pour autant
faire oublier la démesure de la prestation de Michael
Hill.
En
résumé, un sentiment mitigé sur la performance de l’Américain et un
plaisir partagé avec deux jeunes artistes Européens qui prouvent que la
nouvelle génération semble prête à pérenniser le Blues dans les
prochaines décennies…
Keep
Blues Alive |