C’est
à l’invitation de Jeff Zima, présent
au programme de ce Festival Boogie Woogie de Beuvron en Auge,
et de sa compagne Mihaly, que nous avons eu le plaisir de découvrir un
cadre exceptionnel, une ambiance chaleureuse et d’excellents musiciens.
La piste d’entraînement du Haras de Sens se mue naturellement en
parking et le manége couvert se transforme aisément en salle de concert,
équipé d’une scène centrale surmonté d’un grand écran, de deux
pistes de danse en parquet sur chaque coté et de chaises pour accueillir
plus de 900 personnes, visiblement concernées et réceptives, réunies
pour cette nouvelle édition, fertile en Boogie, en Swing,
en Rock’n’roll et, bien évidemment, en Blues.
Les deux pianos à queue, la batterie et la contrebasse installés sur le
plateau allaient donné lieu à de formidables échanges, autant que de
formules multiples (du solo jusqu’à trois sur un clavier et même plus
sur scène) entre une quinzaine de musiciens de tous les horizons. Pas
moins de huit pianistes (certains chantent également), spécialistes du
genre, se sont relayés pour un florilège de notes magnifié par la dextérité
d’une main droite habile et d’une main gauche véloce, entourés, à
tour de rôle, par deux contrebassistes, deux batteurs, un harmoniciste,
un guitariste et un chanteur qui ont pris part à la fête pour quatre
heures de spectacles intenses, emprunt de joie, de bonne humeur et
d’humour perceptibles…
Ainsi,
Jean Paul Amouroux et Jean
Pierre Bertrand, les deux références du Piano Boogie en
France,
se régalent à profusion, en mettant en commun leur passion avec
les Américains Rudy « Blues Shoes »
Wyatt et Bob Seeley qui
s’amusent diablement,
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le Suisse Sylvain Zingg
et l’Autrichien Richie Loidl s’en
payent une sacré tranche
quand le jeune trio Polonais, Boogie
Boys (Michal et Bartholomé
aux ivoires et Simon aux baguettes)
donnent le change sans équivoque. L’harmoniciste Américain, Gold
Macher Cliff, participe avec brio en soufflant dans son «accordéon»
à bouche. Les contrebassistes hexagonaux Gilles
Chevaucherie, au jeu en slap démentiel, et Fred
Jouglas, au toucher sensible, s’activent et nous offrent un
rare moment de conversation à deux basses.
Le Français Simon
« Shuffle » Boyer, derrière ses fûts, confirme
avec aisance, finesse et richesse, ses qualités indéniables de batteur,
quand Jeff Zima, Américain installé
dans le Tarn, phénoménal et explosif en slide sur sa guitare acoustique
partage le chant avec son ami de l’autre coté de l’Atlantique, Pablo
Winfrey…
Un
grand bravo à l’Association Beuvron en tous sens et à Philippe David,
le maître des lieux, pour avoir rassemblé un plateau d’artistes
internationaux d’une telle qualité autour d’un si nombreux public. Le
Boogie Woogie s’invite régulièrement, depuis 1996, au Haras de Sens,
en Mai et en Octobre, sur que nous aurons l’occasion d’en reparler… |