Je
garde au plus profond de moi les frémissements intenses perçus en
juillet 2002 lors de la découverte sur scène de la ravissante Canadienne
Dawn Tyler Watson, véritable révélation
du Cognac Blues Passion, en version intimiste et débridée seulement
accompagnée à l’époque d’un guitariste acoustique.
Aujourd’hui, elle s’est entourée des Bordelais de Mudzilla
(rencontrés d’ailleurs en Charente) et je trouvais inconcevable de
louper la première date de la tournée qui les mènera un peu partout en
France mais aussi en Belgique.
Évidemment
la demoiselle possède un charme naturel exquis, couplé de qualités
vocales précieuses et de cette somptueuse lueur dans le regard qui vous
font oublier toute notion réaliste et rationnelle.
A
la fois douce et rageuse, elle concocte un savoureux mélange original et
personnel de Blues métissé, puisé notamment dans son album Ten
Dollar Dress, dans lequel ses quatre complices s’accordent à
l’unisson. La guitare légère et polyvalente d’Anthony
Stelmaszack (récent vainqueur du Bottlenet du meilleur artiste
accompagnateur) transparaît de bonnes intentions bienvenues et méritoires.
L’orgue noceur et le clavier agile de Vincent
Pollet Villard apportent un soutien permanent, aussi nécessaire
qu’indispensable. |
La
basse gracieuse de Nicolas Domenech et
la batterie digeste de Nicolas Estor
martèlent une rythmique tangible et constructive. Un certain nombre de
données ajoutées les unes aux autres qui renforcent le chant fascinant,
pur et intact de Dawn Tyler Watson en
posant l’estocade finale de la séduction ultime et irréparable pour
cette confirmation attendue et tant espérée…
Plaisirs
immenses et jubilation extrême !
Changement
de registre complet avec l’Américaine Zora
Young et son répertoire de grands standards de Chicago
Blues qui m’est apparu bien fade et sans relief.
La
voix puissante et rocailleuse de la dame n’a pas suffit à mettre en
valeur des titres éculés et rabâchés depuis tant d’années. Pourtant
relativement bien soutenu par Bobby Diringer
à la guitare et au clavier, Dominico Stocchi
à la contrebasse, Simon Boyer à la
batterie et surtout Pat Giraud à
l’orgue et au piano. Ce dernier, excellent au demeurant, s’est démené
comme un beau diable pour faire décoller l’affaire qui ne pris son
envol qu’à de trop rares reprises à mon goût. Une déception
manifeste due à un certain manque d’unité et de personnalité du style
exprimé qui nous value quand même le bonheur de voir Dawn
et Zora partager le chant sur un
morceau. Difficile de voir les choses de la même façon après une
prestation de l’éblouissante Dawn Tyler Watson…
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