Blues Estafette
2002 Vredenburg Utrecht (NL) Zaterdag 16 November
Du Blues, du Blues,
du Blues ! ! !
Sur les chaudes recommandations de Michel
Rémond, le "Monsieur Blues" de lEspace J.R.
Caussimon de Tremblay en France (93), je me suis inscrit au
voyage en car pour le Festival Blues Estafette dUtrecht
au Pays-Bas. Malgré un programme de "Chef dEtat" qui me fait quitter sans
avoir dormi la Traverse de Clèon (76), ce samedi vers 3h du matin pour rejoindre
directement la région parisienne autour de 5 heures ! Je nai aucune
difficulté à trouver le sommeil pour les 2 bonnes heures quil me reste,
emmitouflé dans un duvet bien chaud au fond de ma voiture.
A 7h30, La tête comme un chou-fleur et lestomac dans
les talons, je rejoins le bus situé à une centaine de mètres
Je salue quelques
connaissances, Jacques Périn,
Joel Bizon, Jocelin
Richez, Michel "Pacific"
et je "boujoute" Christian Andrieu. Nous sommes 40 à prendre la route un peu
avant 8 heures, jai la ferme intention de finir ma nuit. Narrivant pas à
massoupir, je vais discuter avec Chris pour partager de savoureux moments,
tout le reste du trajet, dans la joie et la bonne humeur, agrémentés de quelques
photos-souvenir de lété dernier dun inoubliable "Cahors blues
Festival" et dun succulent "Cognac Blues Passions".
Nous arrivons à lhôtel vers 13h15, dans la commune
de Harmelen, située à une dizaine de kilomètres du centre ville dUtrecht. Après
avoir pris possession des confortables chambres, nous rallions le Vradenburg
pour le coup denvoi prévu à 15 heures de lédition 2002 du fameux Blues
Estafette ! Je suis dans un premier temps surpris de trouver une
salle de spectacle (en fait deux) dans une structure qui ressemble à un immense centre
commercial. Je mattendais plutôt à un chapiteau comme à Ecaussinnes en Belgique,
encore quau mois de novembre
Lendroit se décompose en 2 salles :
la "Grote Zaal" (grande) et la "Kleine Zaal" (petite). Pour vous
dessiner le tableau, la première est en forme damphithéâtre ou laccès se
fait sur 4 niveaux par de nombreuses entrées, ce qui permets davoir vu sur la
scène de quasiment tous les cotés. La seconde est bien plus modeste, sans place assise,
avec un balcon tout autour, elle se révélera bien trop étroite. Une sacrée conception,
avec de nombreux bars, despaces de détente avec chaises et tables
Les billets
et le programme (au casting 100/100 Américain) en main, nous attaquons un long périple
de 12 heures pour 24 heures de musique du diable (si,si)
A lentrée, aucune
fouille, pas dinterdiction de photographier, de filmer, de boire, de manger, de
vivre, de respirer
Un vrai sentiment de liberté ! Je reste en compagnie de
Christian avec qui je vais me balader dune salle à lautre
15h03, Grote Zaal (GZ), le chanteur-guitariste Craig Horton
et sa formation démontre dentrée toute la vitalité du son inspiré par Muddy
Waters en proposant un Chicago Blues
de bonne facture. Les envolées du pianiste Richard
Heninghem allaient finir de me convaincre,
le succes auprès du public aussi
Ca commence à être bien agréable.
Nous quittons la grande salle à 15h47, pour soffrir
une bonne place dans la "Kleine Zaal" (KZ), pour ne pas louper le début du
concert de Lazy Lester.
Accompagné de Fred Reif
à la planche à laver, le Louisianais Leslie Johnson,
de son vrai nom, distille de sa guitare, de sa voix et de son harmonica, un répertoire
acoustique de classiques du Blues, enracinés et profonds. Avec
un feeling hors du commun, des doigts posés sur les cordes, à la fois simple et juste.
La petite heure passée à lécouter me transporte dans un état second, jai
la chair de poule, des frissons parcours mon corps, il ne peux plus rien
marriver
More roots, Its incredible ! Pour se remettre de nos
émotions, rien de mieux que daller se restaurer, brochettes de porc, sauce
indonésienne (selon chris) à la couleur café, sucré-salé, nous voilà paré
pour la suite
17h34, GZ, Larry LaDon,
originaire également de Louisiane, est pour moi un illustre inconnu, comme la plupart des
participants à ce festival, je nai pas la prétention de tous (les) connaître, je
suis là pour découvrir et apprendre
autour dune formation complète avec
basse, guitare, batterie, orgue plus cuivres (trompette et saxophone) et une charmante
choriste, le chanteur Larry LaDon présenta
un spectacle réglé comme une montre suisse, dun Rhythm and Blues
sixties, teintées de belles touches new-orleans et de Soul
Music
La Grande Classe ! !
18h08, KZ, le chanteur Little
Aaron de lArkansas sappuie sur un groupe sans faille ou Charles Hunt se distingue en distribuant de sa
guitare, chorus et solos, dont il a le secret. Le petite salle chauffée à blanc,
sembrasse et chavire
Assis sur une chaise au milieu de la scène,
lancien compagnon de route dAlbert King, accueille James
Ross, dans une tenue somptueuse et rutilante, pour partager le chant dans
un grand moment de complicité communicative
18h37, GZ, Cest avec beaucoup dimpatience que
je veux revoir Lazy lester qui est
linvité du batteur et chanteur, Warren Storm
et de son band. Dans un registre plus électrique entre Blues 50s
et RocknRoll aux doux accents Cajun,
Lazy trouve sa place et alimente de son
harmonica et de son chant le répertoire exprimé, ou Studebaker
John se montre autant maître de sa guitare que de son accordéon à
bouche
|
Cest la pure tradition
dun Rhythym and Blues à la Wilson Pickett qui enflamme la
petite salle quand nous arrivons à 19h16. Fort de trois chanteurs (Stanley
Mitchell, Kenny Martin et Joe Weawer), The
Motor City Rhythym and Blues, qui prend son nom du fait de son origine de
Detroit, ou les échanges entre les différents intervenants, allait communier avec
lassistance pour une belle séance dansante et swinguante
Its the
midnight hour ! 19h45, GZ, sur les conseils de
Chris et de beaucoup dautres, il ne faut pas louper la prestation de Jody Williams. Son dernier opus discographique
ayant fait lunanimité dans la presse spécialisée. Pour moi, ce fut un moment
délicat, la fatigue commence à se faire sentir. Malgré le manque de sommeil, je me suis
laissé happer par la performance de ce formidable guitariste-chanteur au charisme
affiché et véritable ! Lexcellence des interventions de chaque musicien
na eue dégale que le style West Side Sound de
Chicago proposé pour un fantastique concert sans concession à un éventuel modernisme.
Inoubliable !
De retour à 20h52, prés de la petite salle, il y a
tellement de monde, je ne peux entrer
pour le concert de Miss Sharrie
Williams surnommé "The Princess of the RockinGospel
Blues". Je du me contenter de la regarder à travers la télé à 2 pas,
lambiance surchauffé parvins à mes oreilles, je sentis monter en moi un sentiment
entre rage et déception, jai repris le chemin inverse, afin de ne pas (trop) le
regretter.
21h07, GZ, jallais vivre une sympathique découverte
en compagnie de The Counts. Ensemble
composé de quatre chanteurs de style Doo Wap accompagné par
une formation proche du Jump Blues et du Swing
(deux guitares, contrebasse, batterie, saxophone). Une invitation à bouger, avec de
douces nuances jazzie, plaisantes et complètement différente du reste écouté
jusqualors. Je nallais pas résister à cet élan, en me risquant meme, à
quelques pas de danses
Ouhhhhhh, à partir de ce moment là, Chris et moi
allions cesser les aller-retours entre les deux salles pour sinstaller
tranquillement assis dans lamphi, à gauche de la scène, limite backstage,
pour ne plus bouger le reste de la soirée, sauf pour aller nous ravitailler avec quelques
rafraîchissements buccaux. Hum ! A la bonne notre
22h18, Jimmy Church
et sa Rhythm and Blues Revue transforma la
fosse en "Dance Floor" avec son chaud répertoire plus proche de la Soul
Music et son lot de Slow Blues satiné et
câlin. Les couples se forment, cest "Saturday Night Fever" !
Sur le coup de 23h30, le début dun grand show à
laméricaine, Rudy Ray Moore, sa cape,
sa canne et ses tenues aussi resplendissantes quaffriolantes entouré de Jimmy Lynch (tiens J L comme
) en meneur-chef
dorchestre. Ce dernier distribue à la gent féminine, fleurs lumineuses et boucles
doreilles clignotantes (foi(e) de Lucky Jean Luc). Le public se prête au jeu et se
laisse mener par un format musical Rhythm and blues théâtral et drôle. Coté
musicien, Earl Howell à la batterie a
démontré toutes ses qualités avec aisance et finesse.
Dans un chaudron en ébullition, Jimmy
"Preacher" Ellis prend place en scène à 00h47 pour porter la
bonne parole. Avec un Blues aux intonations Funky
Gospelisantes pour communier avec harmonie et générosité. Au delà des
sermons, Jimmy fait chanter lauditoire
dans un moment de partage sans équivoque
Un dénommé Lucky
Peterson est prévu au clavier sur la plaquette de présentation. Le
pianiste est plutôt rondouillard et blanc, sans doute un homonyme ?
Pour clôturer ce formidable marathon du Blues
à 1h58, Arthur Adams simpose en
fabuleux Showman. Sans autre but que doffrir son Blues à
lauditoire, il se ballade tout le long de la scène, pour être certain de
noublier personne. Lassemblée encore nombreuse à cette heure avancée de la
nuit, est subjuguée et virevolte de tous cotés. Ses musiciens (basse, batterie,
claviers) font corps avec leur leader qui, sans doute fourbu de sa prestation la vielle à
Cléon, ou il jouait encore à plus dune heure du matin, sabreuve de
café
Toutefois, il illumine son jeu de guitares de chorus sans être avare de
solos, pour poser lestocade finale
3h17, baisser de rideaux
La tête
groggit, les yeux bouffies, les jambes lourdes, les pieds qui chaussent du 54 mais
lesprit agile, le cur léger, lâme glorifié et des frissons de plaisir
sur chaque centimètres carrés de peaux, je retrouve le reste des fans de Blues
avec une seule envie, retrouver un bon lit douillet
Réveillé dés 9 heures par les
satanées cloches de léglise à coté de lhôtel, le petit déj
gargantuesque me fit faire trois repas en un ! Il est 12h15 quand nous prenons le
chemin du retour qui passa très vite en discutant de Blues, de Blues
et encore de Blues tout en regardant une vidéo denviron 4
heures réalisé par Joël Bizon, au dernier festival de Cahors
En conclusion, Blues Estafette est un
exceptionnel festival ou, du début à la fin, la qualité de la programmation est
toujours du meme tonneau, constante et sans faille. Une réunion de nombreux artistes
américains de tout premier ordre, qui me paraît essentiel à vivre dans une vie de féru
de Blues
Jai dit du "Spring Blues
Festival" dEcaussinnes en Belgique, quil est nécessaire dy aller, le
"Blues Estafette" dUtrecht est indispensable ! ! ! Je
recommande aussi le transport en car organisé par Michel " Pacific "
Rémond, ou il est très agréable de voyager en compagnie de passionnés de la note bleue
pour partager ces moments privilégiés. LOreille Bleue doublera-t-il ses effectifs
pour lédition 2003 ? |