Utrecht

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Dernière Modification le : 14/03/04

Le 16 novembre 2002 avait lieu à Utrecht le Blues Estafette Jean Luc y est allé.

Blues Estafette 2002 Vredenburg Utrecht (NL) Zaterdag 16 November

Du Blues, du Blues, du Blues ! ! !

Sur les chaudes recommandations de Michel Rémond, le "Monsieur Blues" de l’Espace J.R. Caussimon de Tremblay en France (93), je me suis inscrit au voyage en car pour le Festival Blues Estafette d’Utrecht au Pays-Bas. Malgré un programme de "Chef d’Etat" qui me fait quitter sans avoir dormi la Traverse de Clèon (76), ce samedi vers 3h du matin pour rejoindre directement la région parisienne autour de 5 heures ! Je n’ai aucune difficulté à trouver le sommeil pour les 2 bonnes heures qu’il me reste, emmitouflé dans un duvet bien chaud au fond de ma voiture.

A 7h30, La tête comme un chou-fleur et l’estomac dans les talons, je rejoins le bus situé à une centaine de mètres… Je salue quelques connaissances, Jacques Périn, Joel Bizon, Jocelin Richez, Michel "Pacific" et je "boujoute" Christian Andrieu. Nous sommes 40 à prendre la route un peu avant 8 heures, j’ai la ferme intention de finir ma nuit. N’arrivant pas à m’assoupir, je vais discuter avec Chris’ pour partager de savoureux moments, tout le reste du trajet, dans la joie et la bonne humeur, agrémentés de quelques photos-souvenir de l’été dernier d’un inoubliable "Cahors blues Festival" et d’un succulent "Cognac Blues Passions".

Nous arrivons à l’hôtel vers 13h15, dans la commune de Harmelen, située à une dizaine de kilomètres du centre ville d’Utrecht. Après avoir pris possession des confortables chambres, nous rallions le Vradenburg pour le coup d’envoi prévu à 15 heures de l’édition 2002 du fameux Blues Estafette ! Je suis dans un premier temps surpris de trouver une salle de spectacle (en fait deux) dans une structure qui ressemble à un immense centre commercial. Je m’attendais plutôt à un chapiteau comme à Ecaussinnes en Belgique, encore qu’au mois de novembre… L’endroit se décompose en 2 salles : la  "Grote Zaal" (grande) et la "Kleine Zaal" (petite). Pour vous dessiner le tableau, la première est en forme d’amphithéâtre ou l’accès se fait sur 4 niveaux par de nombreuses entrées, ce qui permets d’avoir vu sur la scène de quasiment tous les cotés. La seconde est bien plus modeste, sans place assise, avec un balcon tout autour, elle se révélera bien trop étroite. Une sacrée conception, avec de nombreux bars, d’espaces de détente avec chaises et tables… Les billets et le programme (au casting 100/100 Américain) en main, nous attaquons un long périple de 12 heures pour 24 heures de musique du diable (si,si)… A l’entrée, aucune fouille, pas d’interdiction de photographier, de filmer, de boire, de manger, de vivre, de respirer… Un vrai sentiment de liberté ! Je reste en compagnie de Christian avec qui je vais me balader d’une salle à l’autre…

15h03, Grote Zaal (GZ), le chanteur-guitariste Craig Horton et sa formation démontre d’entrée toute la vitalité du son inspiré par Muddy Waters en proposant un Chicago Blues de bonne facture. Les envolées du pianiste Richard Heninghem allaient finir de me convaincre, le succes auprès du public aussi… Ca commence à être bien agréable.

Nous quittons la grande salle à 15h47, pour s’offrir une bonne place dans la "Kleine Zaal" (KZ), pour ne pas louper le début du concert de Lazy Lester. Accompagné de Fred Reif à la planche à laver, le Louisianais Leslie Johnson, de son vrai nom, distille de sa guitare, de sa voix et de son harmonica, un répertoire acoustique de classiques du Blues, enracinés et profonds. Avec un feeling hors du commun, des doigts posés sur les cordes, à la fois simple et juste. La petite heure passée à l’écouter me transporte dans un état second, j’ai la chair de poule, des frissons parcours mon corps, il ne peux plus rien m’arriver… More roots, It’s incredible ! Pour se remettre de nos émotions, rien de mieux que d’aller se restaurer, brochettes de porc, sauce indonésienne (selon chris’) à la couleur café, sucré-salé, nous voilà paré pour la suite…

17h34, GZ, Larry LaDon, originaire également de Louisiane, est pour moi un illustre inconnu, comme la plupart des participants à ce festival, je n’ai pas la prétention de tous (les) connaître, je suis là pour découvrir et apprendre… autour d’une formation complète avec basse, guitare, batterie, orgue plus cuivres (trompette et saxophone) et une charmante choriste, le chanteur Larry LaDon présenta un spectacle réglé comme une montre suisse, d’un Rhythm and Blues sixties, teintées de belles touches new-orleans et de Soul Music… La Grande Classe ! !

18h08, KZ, le chanteur Little Aaron de l’Arkansas s’appuie sur un groupe sans faille ou Charles Hunt se distingue en distribuant de sa guitare, chorus et solos, dont il a le secret. Le petite salle chauffée à blanc, s’embrasse et chavire… Assis sur une chaise au milieu de la scène, l’ancien compagnon de route d’Albert King, accueille James Ross, dans une tenue somptueuse et rutilante, pour partager le chant dans un grand moment de complicité communicative…

18h37, GZ, C’est avec beaucoup d’impatience que je veux revoir Lazy lester qui est l’invité du batteur et chanteur, Warren Storm et de son band. Dans un registre plus électrique entre Blues 50’s et Rock’n’Roll aux doux accents Cajun, Lazy trouve sa place et alimente de son harmonica et de son chant le répertoire exprimé, ou Studebaker John se montre autant maître de sa guitare que de son accordéon à bouche…

C’est la pure tradition d’un Rhythym and Blues à la Wilson Pickett qui enflamme la petite salle quand nous arrivons à 19h16. Fort de trois chanteurs (Stanley Mitchell, Kenny Martin et Joe Weawer), The Motor City Rhythym and Blues, qui prend son nom du fait de son origine de Detroit, ou les échanges entre les différents intervenants, allait communier avec l’assistance pour une belle séance dansante et swinguante… It’s the midnight hour !

19h45, GZ, sur les conseils de Chris’ et de beaucoup d’autres, il ne faut pas louper la prestation de Jody Williams. Son dernier opus discographique ayant fait l’unanimité dans la presse spécialisée. Pour moi, ce fut un moment délicat, la fatigue commence à se faire sentir. Malgré le manque de sommeil, je me suis laissé happer par la performance de ce formidable guitariste-chanteur au charisme affiché et véritable ! L’excellence des interventions de chaque musicien n’a eue d’égale que le style West Side Sound de Chicago proposé pour un fantastique concert sans concession à un éventuel modernisme. Inoubliable !

De retour à 20h52, prés de la petite salle, il y a tellement de monde, je ne peux entrer… pour le concert de Miss Sharrie Williams surnommé "The Princess of the Rockin’Gospel Blues". Je du me contenter de la regarder à travers la télé à 2 pas, l’ambiance surchauffé parvins à mes oreilles, je sentis monter en moi un sentiment entre rage et déception, j’ai repris le chemin inverse, afin de ne pas (trop) le regretter.

21h07, GZ, j’allais vivre une sympathique découverte en compagnie de The Counts. Ensemble composé de quatre chanteurs de style Doo Wap accompagné par une formation proche du Jump Blues et du Swing (deux guitares, contrebasse, batterie, saxophone). Une invitation à bouger, avec de douces nuances jazzie, plaisantes et complètement différente du reste écouté jusqu’alors. Je n’allais pas résister à cet élan, en me risquant meme, à quelques pas de danses… Ouhhhhhh, à partir de ce moment là, Chris’ et moi allions cesser les aller-retours entre les deux salles pour s’installer tranquillement assis dans l’amphi’, à gauche de la scène, limite backstage, pour ne plus bouger le reste de la soirée, sauf pour aller nous ravitailler avec quelques rafraîchissements buccaux. Hum ! A la bonne notre…

22h18, Jimmy Church et sa Rhythm and Blues Revue transforma la fosse en "Dance Floor" avec son chaud répertoire plus proche de la Soul Music et son lot de Slow Blues satiné et câlin. Les couples se forment, c’est "Saturday Night Fever" !

Sur le coup de 23h30, le début d’un grand show à l’américaine, Rudy Ray Moore, sa cape, sa canne et ses tenues aussi resplendissantes qu’affriolantes entouré de Jimmy Lynch (tiens J L comme…) en meneur-chef d’orchestre. Ce dernier distribue à la gent féminine, fleurs lumineuses et boucles d’oreilles clignotantes (foi(e) de Lucky Jean Luc). Le public se prête au jeu et se laisse mener par un format musical Rhythm and blues théâtral et drôle. Coté musicien, Earl Howell à la batterie a démontré toutes ses qualités avec aisance et finesse.

Dans un chaudron en ébullition, Jimmy "Preacher" Ellis prend place en scène à 00h47 pour porter la bonne parole. Avec un Blues aux intonations Funky Gospelisantes pour communier avec harmonie et générosité. Au delà des sermons, Jimmy fait chanter l’auditoire dans un moment de partage sans équivoque… Un dénommé Lucky Peterson est prévu au clavier sur la plaquette de présentation. Le pianiste est plutôt rondouillard et blanc, sans doute un homonyme ?

Pour clôturer ce formidable marathon du Blues à 1h58, Arthur Adams s’impose en fabuleux Showman. Sans autre but que d’offrir son Blues à l’auditoire, il se ballade tout le long de la scène, pour être certain de n’oublier personne. L’assemblée encore nombreuse à cette heure avancée de la nuit, est subjuguée et virevolte de tous cotés. Ses musiciens (basse, batterie, claviers) font corps avec leur leader qui, sans doute fourbu de sa prestation la vielle à Cléon, ou il jouait encore à plus d’une heure du matin, s’abreuve de café… Toutefois, il illumine son jeu de guitares de chorus sans être avare de solos, pour poser l’estocade finale… 3h17, baisser de rideaux… La tête groggit, les yeux bouffies, les jambes lourdes, les pieds qui chaussent du 54 mais l’esprit agile, le cœur léger, l’âme glorifié et des frissons de plaisir sur chaque centimètres carrés de peaux, je retrouve le reste des fans de Blues avec une seule envie, retrouver un bon lit douillet… Réveillé dés 9 heures par les satanées cloches de l’église à coté de l’hôtel, le petit déj’ gargantuesque me fit faire trois repas en un ! Il est 12h15 quand nous prenons le chemin du retour qui passa très vite en discutant de Blues, de Blues et encore de Blues tout en regardant une vidéo d’environ 4 heures réalisé par Joël Bizon, au dernier festival de Cahors…

En conclusion, Blues Estafette est un exceptionnel festival ou, du début à la fin, la qualité de la programmation est toujours du meme tonneau, constante et sans faille. Une réunion de nombreux artistes américains de tout premier ordre, qui me paraît essentiel à vivre dans une vie de féru de Blues… J’ai dit du "Spring Blues Festival" d’Ecaussinnes en Belgique, qu’il est nécessaire d’y aller, le "Blues Estafette" d’Utrecht est indispensable ! ! ! Je recommande aussi le transport en car organisé par Michel " Pacific " Rémond, ou il est très agréable de voyager en compagnie de passionnés de la note bleue pour partager ces moments privilégiés. L’Oreille Bleue doublera-t-il ses effectifs pour l’édition 2003 ?

Lucky Jean Luc
 

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