Les
musiciens de la région de Louviers ont la chance de posséder avec
la Gare aux Musiques (ouverte depuis Juin 2000), un véritable
petit bijou fonctionnel, structuré et harmonieux. Deux locaux de répétitions,
dont l’un est équipé d’une console numérique (72 voies !) pour
se transformer en studio d’enregistrement et une salle de concert
d’une capacité d’environ 130 personnes qui propose une programmation
régulière et variée. Un lieu (et son équipe), totalement dévolu aux
amoureux de la Note, où est organisé des résidences artistiques et
techniques, des formations juridiques, des stages (sur le son notamment),
des cours de chant et une source complète d’informations.
http://www.ville-louviers.fr/ville/gare/gare.htm
Trois
groupes régionaux se sont succédés sur scène à l’occasion de cette
10eme scène ouverte.
Le
trio Macadam (clavier guitare chant,
basse et guitare) a ouvert les débats dans un registre Pop Rock
aux textes en français calibrés.
Alois
Blues Band et ses trois guitaristes, visiblement encore en
chantier, mirent du cœur à l’ouvrage, sans (me) convaincre de leurs
potentiels réels. Une assise rythmique délicate, un chant chaotique et
des guitares qui se mangent entre elles, autant d’éléments qui
rendirent leur prestation indigeste et déconcertante.
J’avais
découvert en février 2003 les French Prisoners
(ils s’appelaient encore à l’époque The
Prisoners) au travers de l’écoute appréciée de leur démo
quatre titres Spooky Rock’n’roll.
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Il me
tardait de confirmer la bonne impression ressentie par un concert digne de
ce nom. C’est maintenant chose faite et j’en suis bien content. Un
band au look recherché qui s’exprime dans un registre à la British
Pub Rock mâtiné de Blues Classics, de Boogie,
de Slow et de Rhythm and Blues.
Rien d’étonnant
quand on sait qu’il est emmené de main de maître par le Britannique David
Russell, guitariste plein de feeling au toucher aérien, sans démonstrations
techniques superflues, au chant feutré et habité maîtrisant à
merveille ses envolées au «Mississippi Saxophone». Il n’hésite à
aucun moment à échanger de nombreux phrasés avec l’orgue concerné de
Patrick Bon se reposant avec délice
sur la rythmique constructive d’un bassiste déterminé, Manu
Sergé et d’un batteur effréné, Michel
Chevallier. Une cohésion manifeste pour une performance
d’ensemble qualitative et riche qui installe French
Prisoners parmi les meilleures formations normandes du milieu Blues
ne demandant qu’à s’exporter aux quatre coins de l’hexagone (et
au-delà…). La soirée aurait pu s’achever ainsi mais David
invita sur quelques morceaux un ami, Paul Bishop,
spécialement venu d’Angleterre, équipé d’un banjo électrifié, aux
sonorités personnelles nourries par un rack d’effets stupéfiants pour
distiller un final festif en forme d’apothéose. Il faut souligner également
la restitution sonore excellente, les lumières plaisantes et la bière
bien fraîche servie à la pression, tous trois indispensables pour agrémenter
une soirée réussie. J’vous dis qu’ils sont veinards les Lovériens…
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