Après
avoir apprécié par le passé à plusieurs reprises JJ
Milteau en formule à quatre ou cinq musiciens, l’Espace
Culturel Beaumarchais de Maromme, dans la banlieue de Rouen,
nous offrait l’occasion de l’écouter simplement entouré de deux
accompagnateurs.
Comme
un bonheur n’arrive jamais seul, nous découvrons avec plaisir une belle
structure récente et confortable d’une capacité d’environ cinq cent
places assisses copieusement fréquentée. De bon augure pour vivre une
agréable soirée surtout que la restitution sonore se révéla
impeccable… JJ Milteau, muni de ses
harmonicas, se présente sur scène soutenu par son fidèle compagnon de
route, Manu Galvin équipé d’une
guitare acoustique. Une complicité acquise depuis de nombreuses années
qui s’entend dés les premières notes lâchées par le duo dans un répertoire
instrumental où ils peuvent s’épanouir de bout en bout et jubiler à
chaque instant. Entre nuances et virtuosité d’un côté, souplesse et
technicité de l’autre, le feeling se dégage en quantité appréciable
et se répand sur l’ensemble du public présent dans la salle qui se
complait à frapper dans ses mains en rythme (ou presque)…

Si
effectivement l’harmonica est, par excellence, l’instrument des
voyageurs, JJ Milteau ne se gène pas
pour nous transporter du Tennessee en Louisiane et même du Mississippi
jusqu’en Afrique du Sud sans oublier de nous conter, entre chaque titre,
l’historique de son instrument préféré qui colle à merveille avec
l’histoire chronologique du Blues. Après toute une partie du concert à
deux, une choriste à la voix chaude et rauque se joint au duo, en
entonnant d’emblée un touchant «Natural Woman»
en clin d’œil amical aux plus grandes chanteuses du genre et, en
vibrant hommage à Ray Charles récemment disparu, un «What
I say» du meilleur effet.

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Une
présence vocale bien plaisante, qui prend encore une autre dimension,
quand on apprend que Sylvia Howard
remplace au pied levé, micro en main, Demi Evans,
malade et hospitalisée (sans gravité) depuis peu.

Chapeau Mademoiselle !
La version enjouée du célèbre « Route 66 » finit de
convaincre du talent singulier de cette dame qui s’exprime par ailleurs
régulièrement au sein de sa propre formation aux accents Jazzies. Un
tour d’horizon pédagogique et musical entre Blues et Rock’n’Roll,
Jazz et Boogie Woogie qui se conclut par un « Everyday,
I have the Blues » enjôleur et un « What
a Wonderful World » nourri d’espoirs… De quoi alimenter
la «standing ovation» finale, bienvenue et méritée.

Nous
quittons les lieux heureux, à la fois de la prestation, sobre, brute et
spontanée présentée par JJ Milteau,
Manu Galvin et Sylvia
Howard mais aussi de la découverte de cette nouvelle salle de
spectacle de l’agglomération rouennaise, ouverte depuis 2002, dont nous
reparlerons certainement dans l’avenir…
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