Les
kilomètres de bitumes pour nous rendre sur le lieu d’un concert n’ont
jamais été un problème surtout quand nous avons la chance d’être véhiculés
dans la confortable « Lobmobile ». Ce fut (de nouveau) le cas
pour assister à la prestation de Carlos Johnson
à Compiègne dans l’Oise. C’est tout proche d’une Zone d’Activité
Commerciale qu’est situé le Ziquodrome, dédié comme son
l’indique à la Zique(mu), à deux pas du Boulodrome qui comme son nom
pourrait le laisser croire n’est pas consacré au travail… Autant de
routes aller-retour pour découvrir un artiste n’est quand même pas si
fréquentes mais l’excellente notoriété acquise depuis plusieurs années
par Carlos Johnson, originaire de
Chicago, et les échos favorables de sa dernière tournée estivale furent
des éléments inébranlables de motivation supplémentaire. Le moins que
l’on puisse dire, c’est que sa réputation n’est pas usurpée…
Malgré
quelques problèmes techniques, tout au long du premier set, résolus dès
l’entame du second, Carlos Johnson,
qui apparaît sur scène dans un somptueux « costume cravate »,
tout de marron et de blanc vêtu, avec chapeau rivé sur le crâne, prouve qu’il est
un formidable showman autant qu’un exceptionnel guitariste gaucher qui
joue de façon originale avec le pouce visiblement sur une guitare
droitier à l’envers et pour les spécialistes, cordes installées en
montage droitier.
Il utilise à profusion, sur sa « six cordes »,
ses boutons de volume et de tonalités mais il se révèle aussi en
chanteur inspiré à la voix profonde, chaude et enivrante, et s’impose
comme un véritable « patron » sachant bien s’entourer.

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Comme
le prouve, le jeu hallucinant et décontracté de basse 5 cordes concocté
par Sam Green au sourire perpétuel
greffé au visage,

à la technique personnelle, accomplie et vrombissante
(à tel point qu’il cassa une corde) dopée par des phrasés
dithyrambiques jamais lassant, en osmose complète avec la manière de
jouer du batteur derrière les fûts.

Brady
Williams aux baguettes fournit la vitalité nécessaire au
travers de ses frappés d’une richesse audible et d’une ténacité
visible pour façonner une rythmique indestructible sur laquelle il fait
bon se reposer. Carlos Johnson ne
s’est pas privé et Stéphane Le Navelan
au clavier et à l’orgue non plus.

En soutien permanent, il propose des
envolées pianistiques très jazzies d’un attrait certain, peut être un
peu trop structurées et abondantes, qui n’apportèrent pas toujours
l’effet escompté. Le registre présenté, plutôt moderne, fait la part
belle aux Blues lents (frissonnants !) mais également à la Soul
Music, au Rhythm and Blues, au Funk et à la Variété (classieuse…)
sans qu’à aucun moment le niveau musical baisse d’un iota et que le répertoire
proposé devienne rébarbatif. De l’élégance naturelle au service
d’une musicalité extrême qui fascine de bout en bout quelque soit le
style exploré…
Chapeau
bas, Mister Johnson !
Un
grand merci aux organisateurs pour cette excellente soirée qui en promets
certainement d’autres comme la venue prochaine de Duke Robillard, le
samedi 14 mai à 20h30 au même endroit. |