Pascal
Lob (Dec 2002)
Lors de mes recherches sur la biographie de Rusty Zinn, je suis tombé sur cette tartine. En
voyant la jaquette, j'ai eu immédiatement envie de l'écouter. J'ai donc couru (façon de
parler) sur Amazon et quelques jours plus tard la galette était là, prête à être
dévorée, ce que j'ai fait sans attendre. J'ai bâillonné les enfants, envoyé ma femme
chez une amie (ou l'inverse je ne sais plus). J'ai débranché le téléphone, coupé les
fils de la sonnette, je me suis installé dans le canapé et j'ai mis en route le tourne
galette.A la première note de Pink
Cadillac j'ai fait Whaou, quand le chant a démarré, j'ai bondi du canapé, au
premier solo de saxo, je dansais devant la cheminée. La contrebasse de Little David et la batterie de Bowen Brown sont incroyablement Swing,
peut être plus Jazz que Blues mais
qu'est ce qu'ils envoient. Johnny Boyd au
chant et tout aussi impressionnant. Je suis sûr que même quand il parle, il
"Swingue".
Sur Reet, Petite & Gone,
ce sont les changements de tonalité qui n'ont surpris. Depuis, ils m'arrachent un sourire
de plaisir à chaque écoute. Comme sur le titre précédent, le saxo de Baron Shul est renversant (promis, je n'exagère
rien).
Quand le Blues Swing ralenti et
se met à pleurer, c'est Please tell' Em qui m'a remué les
tripes, du coup je me suis servi un bourbon. Le solo de guitare de Danny
Caron n'est pas une démonstration de technique et convient parfaitement
au titre. Relayé par le sax juste avant le retour du chant, que du beau.
Mes pieds ont immédiatement repris leurs gigotages
frénétique sur le Boogie Swing I can't
stop it. J'ai été obligé de posé mon verre. Cette fois, c'est à William Beatty au piano de se mettre en avant et
je me demande si je ne devrais pas réécouter les premiers titres pour prêter un peu plus
d'attention aux gesticulations des doigts de cet homme. Le saxo revient encore en solo,
mon dieu !, ces mecs ne sont pas des êtres humains.
Dès les premières notes de My baby
don't care for me, les chats en patte à modeler du clip de Nina
Simone sur le même morceau me reviennent en mémoire. Le chant n'a pas
grand chose a voir avec celui de la grande dame mais encore une fois l'ambiance, le jeu de
piano, la basse/batterie, tout est parfait.
L'ambiance de I love Paris est
posée par la contrebasse et je dois dire que Little David
s'y connaît en "pelotage de grands-mères". Je retrouve un peu sur cet
instrumental l'ambiance des "Aristochats". Ne vous moquez pas, ce sont
mes premiers émois musicaux, ça se respecte.
L'intro de Swing Lover est un
poème de Little David. Mon super niveau
d'Anglais m'a permis de comprendre au moins deux mots. Si quelqu'un peu m'aider sur ce
coup là !!! Sinon, c'est un titre tranquille et superbe, le genre de truc qui donne envie
de jouer du Swing.
Le standard du Rock'n'Roll Filp Flop Fly repris à la sauce Boogie Swing
avec un solo, piano seul, où le jeu de main gauche de William
Beatty m'a époustouflé. Le solo de guitare de Rusty
Zinn est comme toujours, précis, efficace et inspiré. J'ai fini mon
bourbon, mais je danse trop pour pouvoir me resservir.
Pour My baby comes' round at 8,
c'est la même ambiance que Pink Cadillac ou Swing Lover. On en oublie la beauté de l'accompagnement pour
n'écouter que la voix. Johnny Boyd semble
très heureux que son amie vienne dans le coin à 8 heures. Un couplet très intimiste ou
il s'adresse à elle, du bonheur. J'en reprends un bourbon, ça va mal finir.
Encore du Boogie piano sur
rythmique Swing pour Red Door Blues.
Rusty Zinn est de retour, lui c'est sûr,
c'est un extra-terrestre ou peut être un terrestre-extra allez savoir.
Une intro de batterie plutôt Mambo
pour Baby baby, avec un jeu amusant entre le chant et les
réponses piano. C'est assez étonnant d'entendre comment Baron
Shul accompagne la rythmique de son saxo sans être envahissant. Rusty Zinn revient nous faire le coup de la
guitare qui tue
Je suis mort.
Encore le piano en avant pour Chou
chou ch'boogie. Mais comment font-ils pour être aussi bons ? Je suis hors
d'halène, je n'ai pas arrêté de danser depuis le début (sauf pour me servir).
Enfin un peu de calme, pour le Cool Swing
She dreams of me. J'ai failli aller chercher ma femme pour
danser mais elle ne sera pas capable d'écouter sans faire de commentaires, je préfère
renoncer.
Un dernier instrumental, Red door
Blues, pour boucler la tartine. Comment ai-je pu ne jamais entendre parler d'eux
avant ?
Globalement:
Peut être que les puristes du Blues n'y trouveront pas leur
compte, mais il n'y a rien a jeter dans cette rondelle que tout amateur de Swing
doit absolument avoir. Il y a du Jazz, du Boogie,
du Rock'n'Roll, mais c'est le Swing
qui règne en maître. Les musiciens sont des monstres, que dis-je? Des docteurs es-swing.
Fourmis dans les pieds garanties.
PS: est que je vous ai dis que c'est du Swing ? |