C'est dans l'antre
chaleureuse du restaurant Parisien Fil'o'Fromage,
que se tenait le vernissage de deux nouvelles expositions auxquelles nous
étions conviés. Connaissant depuis l'année dernière la qualité de
l'accueil de nos ôtes, c'est sans hésitation que nous répondions présent
à cette manifestation. Au programme, la présentation de "Chicago
Backstage"
ou la suite des aventures des "Blues
Brothers
Pictures"
avec de nouvelles photos réalisées au grés de leurs nombreux périples
bluesistiques par Jocelyn
Richez
et de Gérard
De
Castro,
les "As" de la pelloche, ainsi que "La
Belle
&
La
Bête",
confrontation visuelle entre la splendide collection de guitares vintages
de Michel
Gaudray
(pilier de la Traverse) et l'originalité et la rusticité des désormais
légendaires "bidons" et autres "contrebasses" conçues
par Philippe
Renault
(les pochettes qui chantent le blues), déjà en vedette lors du festival
de Cléon.

Décidément les couleurs
Normandes flottaient bien haut en ce samedi, car outre la présence de
Michel, Jeff Tréguer et son band, récent
vainqueur du tremplin blues de la Traverse, était charger de l'animation
musicale.

Ambiance conviviale
autour du somptueux buffet, le souhait de Philippe étant exaucé avec une
participation active de tous les acteurs gravitant autour du
"blues", musiciens, photographes, programmateurs, peintres,
simples amateurs... et devenir ainsi un véritable carrefour annuel de
rencontres et d'échanges. La soirée finira fort tard avec la
participation active de Little Victor
et Sophie Kay, Christian
Esther, Caraïbart
et bien d'autres encore... Bref, "Chicago
Backstage"
et "La
Belle
&
La
Bête"
complètent parfaitement "Crossroad
Blues
Ballade"
en réservant encore des moments forts à tous ceux qui auront la
possibilité de les croiser lors des manifestations avenir. Pour nous
autres la soirée ne faisait que commencer, un autre grand moment nous était
promis.
Un
mois tout juste après l’excellente soirée consacrée au Boogie Woogie,
la scène Jean-Roger Caussimon de Tremblay en France
conviait de nouveau à la fête les amateurs de notes bleues en ce début
de mois de février. Une
fête plus colorée et plus métissée, un vrai carnaval de saveurs
musicales proposées par les deux formations présentes au programme de
cette soirée comme autant de réjouissances goûteuses et savoureuses.
A
commencer par les Girondins de Flyin’Saucers
qui sont, pour le moins, coutumier du fait. Leur
répertoire prend sa source du côté de la Nouvelle Orléans, berceau de
nombreux styles musicaux. Blues,
Funk, Rock’n’Roll, Boogie, Tex Mex, Zydeco rares sont les combos dans
notre beau pays a pouvoir offrir un telle ballade festive et variée en
français comme en anglais.
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Le
line up quasi-identique depuis leur dernière sortie n’a supporté
qu’un seul changement à la guitare avec le remplacement d’Anthony
Stelmaszack, présent aujourd’hui de façon régulière au sein du JB
Boogie, par Patrice Cuisset,
guitariste du groupe Bordelais, Art 314.
Ce dernier dans un registre complètement différent apporte un jeu
personnel plus Rock, incisif, mordant et précis, tout en tension. Une
ossature rythmique solide (Jean-Charles Duchein
à la basse et Stéphane Stanger à la
batterie), un harmoniciste chanteur persuasif grattant chaleureusement son
« rubboard » (Fabio Izquierdo)
et surtout un organiste inspiré doublé d’un chanteur leader profond et
puissant (Cédric Le Goff) conjuguent
toute la générosité déversée au cours d’un set des Flyin’Saucers…
En quelques mots, çà l’fait grave à chaque fois !
Le
Texan Memo Gonzales entouré de ses Bluescasters
« Européens » concocte un patchwork bluesical et dansant
presque aussi varié.
Du Blues Rock Texan bien entendu mais aussi du
Rock’n’Roll, du Swing et du Jump Blues. Memo
en impose sur scène, banane gominée sur le crâne, déhanchements
prononcés lascifs, harmonica rivé en bouche et voix chaude dans le micro
mais c’est surtout son guitariste chanteur, Kai
Strauss qui porte haut le flambeau du groupe.

Il utilise selon
les titres différentes guitares, Strat’, Gibson ou même une étonnante
guitare à deux manches pour mettre en avant au mieux la technique aboutie
et la richesse énorme de son jeu de six cordes. Bénéficiant d’un
rythmique salvatrice peaufiné par la basse ½ caisse d’Erkan
Özdemir et par les baguettes de Klaus
Schnirring, il assure volontiers le spectacle poussant même le
délire jusqu’à jouer avec un chiffon qui recouvrent les cordes…
Un nom à retenir : Kai Strauss.
Comme
la tradition le veut, Memo invita les Flyin’
à participer sur deux morceaux pour conclure en beauté et sceller la
complicité existante entre les deux groupes.
Une
fois de plus, le plateau proposé par Michel Rémond fut de qualité.
Ajouter à cela, la restitution sonore et la mise en lumière impeccables,
l’accueil souriant et la buvette bien achalandée (de bonnes bières
Belges), autant d’éléments qui rendent le lieu éminemment sympathique
et qui mettent en valeur le travail effectué par toute l’équipe de la
Scène Jean-Roger Caussimon… |