Comme
mon plaisir est immense d’enfin pouvoir admirer la performance scénique
de Tommy Castro, l’idalgo
Californien au charme gominé et à la blancheur bucco-dentaire toujours
irréprochable, ruineur de Sloggy de son état et charismatique bluesman
de tout premier ordre. Vauréal, parce qu’on le vaut bien,
commune concomitante de Cergy, nous ouvre les portes d’un petit club très
sympa et ambitieux. La chaleur du lieu se fait rapidement sentir avec
l’entrée en scène du Harvest Blues Band
qui ouvre la marche. Ce quatuor français, sans crinoline ni carnet de
bal, entame à deux cents à l’heure un Palace of
the king version Popa Chubby
qui laisse présager de belle perspectives. Le tempo, sûrement trop élevé
par l’ampleur du défi, les fait commettre quelques Panini sur la
mythique intro de Couldn’t stand the weather,
mais qu’importe, ils sont là pour tout donner. Visiblement, tout comme
moi, ils adorent Booty and the beast le
premier album de Popa Chubby, puisque
nous auront également droit à des versions très fidèles de Same
old blues et de Lookin’ back. Le
chanteur de cet Harvest est bien en
place. Sa voix rocailleuse et puissante reste très offerte au maître de
Brooklyn précédemment cité. Le guitariste ne sait plus où donner du
manche tant ses interventions frisent le heavy métal, dans la lignée
d’un Kenny Wayne Shepperd,
d’un Tony Spinner ou d’un Stevie
pathologiquement surexcité. Un groupe à revoir tranquillement dans
l’ambiance d’une soirée bien à eux.
Laissez
moi encore respirer cet instant précieux qui précède l’apparition du
grand Tommy.
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Tout comme disait Clémenceau
“le plus important dans l’amour, c’est quand on monte
l’escalier”, je sens s’écouler
en moi l’émoi des premières marches du bonheur tout comme la groupie
affolée qui gravit la dernière strate du bonheur imminent. Dès les
premières notes de Right as rain, le ton est
lancé, Tommy Castro donne l’assaut
et son blues soul me transporte immédiatement d’un
continent à l’autre.
Chairman of the board
et Like an angel du même album enfoncent le
clou dans mon crâne déjà enclin à l’extase la plus totale. Avec Me
and my guitar, et Exception to the rule,
les brûlots du premier album ne sont pas oubliés. Son hommage à John
Lee Hooker en milieu de concert est des plus surprenant mais
son intensité rappelait les meilleurs moments de Wilco
Johnson ou de Georges Thorogood.
Quelques titres de Guilty of love et de Gratitude,
son dernier album, viennent clôturer avec force l’évènement de ce
week end. Avec un band étonnamment brillant de simplicité, Tommy
a su nous gratifier d’un blues qui sait faire traîner calmement les
notes dans les coins, et ça, ça vaut tout l’or du monde. Sa voix,
visiblement fatiguée sur la fin, n’a point cédé, alors bon repos
Monsieur Castro, à bientôt et merci.
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