La
Traverse de Cléon nous a habitué à vivre d’agréables soirées depuis
de nombreuses années, régulièrement en Mars et en Novembre. Cette
nouvelle saison 2004 démarre par une date exceptionnelle, pas seulement
par ce que nous sommes en Février mais surtout par la nature particulière
de l’invité, en l’occurrence le bassiste historique (pendant un peu
plus de 30 ans) des Rolling Stones,
Mister Bill Wyman.
Une
(mini) conférence de presse vers 18 heures nous a donné le ton de la
soirée, je cite l’intéressé : « … pas seulement du Blues,
mais aussi du Jazz, du Boogie, du Rockabilly,
du Rock’n’Roll, du Rhythm and Blues… ».
Avant d’apprécier la musique du Britannique, les Caennais de Bluetones
s’installait sur scène pour… une trentaine de minutes. Une juste récompense
et une belle confirmation des talents de cette formation (Thomas
Troussier à l’harmonica, Luc Mulot
à la basse et un nouveau batteur, Lionel
Langlinay) qui s’exprime dans un registre de Jump Blues,
autour des chansons composées et interprétées par le charismatique
guitariste chanteur Christophe Becker.
Une prestation qui aurait sans doute mérité qu’on lui consacre un peu
plus de temps…

Il
est vrai que le nombreux public présent attendait avec impatience
l’arrivée du Bill Wyman’s Rhythm Kings
et son line up de huit éléments plutôt impressionnant.

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D’entrée,
le niveau musical s’affichait bien haut avec une classe évidente et une
facilité déconcertante. Un diapason soutenu par la guitare lumineuse
d’Albert Lee,

les
fantastiques cuivres de Franck Mead et
Nick Payne, les envolées maîtrisées
à l’orgue de Georgie Fame, le dextérité
de la guitare de Terry Taylor, le
stimulant jeu de baguettes de Graham Broad
consolidé par la basse métronomique d’un Bill
Wyman imperturbable. Mais c’est principalement l’émotion dégagée
par la chanteuse Beverley Skeete,
frissonnante, parfois même bouleversante et déchirante, et surtout l’énergie
transmise par Mike Sanchez, showman
hors pair, pianiste virevoltant et chanteur accrocheur, qui apportèrent
quelques lots d’instants inoubliables.

Comme
annoncé, le répertoire se révéla d’une diversité maximale en
explorant de nombreux styles, puisé au cœur des années 50 et 6O, réhabilitant
ainsi des titres peu joués ponctués par quelques morceaux connus de tous
(I put spell on you par exemple). Il faut
bien reconnaître que le spectacle fut rondement mené, rodé et calibré
par des musiciens concernés et chevronnés, emprunt d’une finesse
effective, d’une tranquillité manifeste et d’une force docile. Au
final, c’est le sentiment encore vivace, d’avoir vécut une
sympathique soirée qui prédomine, sans pour autant être certain
qu’elle restera pour toujours indélébile dans ma mémoire. Ceci dit,
des comme celles-là, je souhaite volontiers en vivre toutes les semaines !
Let
the good times roll… |