Sans
faire de bruit aux portes de Paris, Christine et Luc
continuent de tracer leur route aux commandes du One Way en
proposant une programmation de qualité qui fait le bonheur des amateurs
de musique « Live ». Pour
le coup, ce dimanche, les Breeze Kings,
élus à plusieurs reprises ces dernières années, meilleurs groupes de
Blues d’Atlanta en Géorgie, allaient chauffer à blanc, ce lieu
incontournable et festif des Puces de Saint Ouen. Si
cette formation est arrivée jusqu’ici, c’est sans nul doute grâce à
la soif intarissable de découverte de l’exploseur de savates en règle
du magazine Blues and Co, l’ami Tonton Erick. Sans
relâche, il arpente les pages Internet de différents sites de ventes de
galettes (comme CD Baby www.cdbaby.com)
et déniche souvent des trésors somptueux et inexplorés du continent Américain.
Pour
les Breeze Kings, c’était à la fin
2003… De la rencontre quelques temps plus tard d’Erick avec Paul
Linden, bon pote des Breeze Kings,
harmoniciste de Sean Costello et pianiste de son état, allait naître une
relation amicale forte et à force d’opiniâtreté et de bonne volonté,
les Breeze Kings foulaient pour la première fois le sol Français pour
quelques dates… Quelque
chose me dit qu’avec des
prestations de cette trempe, c’est loin d’être la dernière fois…

Une
entrée en matière très Roots et acoustique donne le ton, guitare à résonateurs,
harmonica chant, batterie et un étonnant bidon métallique « marsupilami »
équipé d’un manche à balais et d’une corde, assurait la
rythmique. Une savoureuse plongée dans le Delta Blues traditionnel,
qui colle à la peau, pénètre l’épiderme et secoue les tripes décuplée
par une seconde partie plus électrique, avec basse 4 cordes et guitare
Stratocaster, qui remue de façon définitive le sang et procure une envie
irrémédiable de bouger. Les clients, installés au bar comme autour des
tables, ne se sont pas gênés pour se laisser aller à quelques pas de
danse dans une ambiance de plus en plus sulfureuse…
Des
compositions enlevées et inspirées côtoient des reprises respectueuses
et bienvenues, entre autres, de Willie Dixon, de Houng Dog Taylor ou d’Elmore
James qui prennent leur essor dans une alchimie concrète entre quatre
musiciens réellement concernés par le Blues des années 50/60.
Carlos
« Breeze » Capote en impose et s’affirme comme un
chanteur à la voix puissante et racée, doublé d’un talent
d’harmoniciste aux phrasés soyeux, nerveux et bien placés.

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Jim
Ransone, qui assure autant sur sa guitare métallique que sur
sa guitare électrique, développe un jeu aussi riche que flamboyant
embelli d’une touche personnelle non négligeable.

Le
bassiste « bidoniste » Matt « 2-11 »
Sickles et le batteur « Kokomo »
Tim Gunther alimentent, avec détermination et souplesse,
l’ossature rythmique indispensable à cette musique imprégnée
d’authenticité et dégoulinante de sincérité.

Comme
en témoignent, ce Hideaway
habilement mélangé au Peter Gunn Theme,
ce Little Red Rooster habité pour un Let
the good times roll trépignant et cette Panthère
Rose éclatante pour un I live the life I
love and I love the life I live hypnotique qui constitue une piste
sur l’état d’esprit véhiculé par le groupe et résume bien à lui
tout seul la situation.
Paul
Linden, venu comme accompagnateur, en a profité pour
s’installer au piano, participer à la fête et envoyer notamment un
vibrant « Boogie Woogie » de derrière les fagots rapidement
rejoint par deux musiciens de Mudcat,
originaire également d’Atlanta, en tournée dans l’hexagone de retour
tout juste d’un concert à Grenoble pour de sympathiques
retrouvailles…
En
guise de final, une ardente « Jam Session » en forme de feu
d’artifice avec cette sélection Géorgienne où Lil’
Joe Burton souffla furieusement dans son trombone et Danny
« Mudcat » Dudeck s’employa, comme d’hab, en
slider déjanté sur le dobro et à gorge déployée au chant, pour offrir
un démentiel Whiskey gravé sur leur dernier
disque…
Une
quasi première en France, stimulante et torride, que les programmateurs
de salle de concerts ont certainement repéré, il m’a semblé en
reconnaître quelques uns présents dans la salle… Un nom à retenir dès
aujourd’hui : The Breeze Kings.
Pour
plus d’infos : www.breezekings.com |