J'avais entendu parler des Bo Weavil plutôt en bien, j'avais donc prévu
d'aller les voir à Caen. Ca fait un peu de route mais malgré (ou parce
que) qu'il les ai déjà vus 3 fois, Jean Luc accepte de m'accompagner.En sortant du bureau, le temps de le ramasser en ville de passer me
changer et en route vers une soirée Blues. Je vous passe les
difficultés à trouver La maison de l'étudiant qui nous a fait arriver en retard. La
scène est déjà occupée par Midwest. Il fait noir mais Francis Marie nous a vu arriver, il est assis à
coté de Bernard Marie et de Philippe Brière (3 Hoodoomen). J'aperçois Thierry Anquetil
non loin. Normal, on est sur leurs terres. Il m'a fallu un peu plus de temps pour
reconnaître Marc Loison un Greenwoodien (1) à la guitare sur scène. Je suis
arrivé bien trop tard, le peu que j'ai entendu de Midwest m'a semblé fort agréable mais
ne m'a pas suffit pour me faire une opinion.
Les frères Marie nous quittent en cours de première partie pour aller animer une soirée
buf dans un bar proche. Nous les rejoindrons peut être plus tard.
A la pose, juste le temps de me présenter à Marc Loison, de s'abreuver et nous regagnons
la salle.
Bo Weavil
Le duo de choc est sur scène. Boogie
Matt à la guitare, à l'harmo et au chant a l'air d'un mafieux, costard
et chapeau à mi-chemin entre Robert Johnson et Al Capone. Je m'attends à tout instant à
le voir nous sortir une mitraillette à camembert. Sleepy
Vince à la contrebasse, avec sa banane très années 50 à plutôt l'air
de sortir de la série TV "Les jours heureux". Voyons voir ce que ça donne.
Et bien j'ai vu. |
Le son de guitare sale et baveux,
la voix profonde et la contrebasse régulière nous emportent dans le Blues d'avant
guerre. En fermant les yeux, j'avais l'impression d'entendre ces vielles galettes de Charley Patton, John
Lee Hooker,et autres Robert Johnson. Je ne suis pas un grand amateur du genre mais alors là, tout y
est le look, le son, l'âme, l'énergie et le talent.
Qui a dit qu'il fallait être noir pour jouer le Blues ?
Sleepy Vince nous fait claquer les cordes façon Rockab,
ce qui fait que tout en gardant sa ligne de basse il amène un fond de percussions
d'autant plus important qu'il n'y a pas de batterie. Le public ne s'y troupe pas et sur
les Boogies, se laisse aller à taper dans les mains.
Après quelques morceaux, il passera à la planche à laver pour notre plus grand bonheur,
puis à la batterie avec un jeu plutôt minimaliste qui colle parfaitement au style. Ce
mec a été touché par la grâce.
Pour Boogie Matt, je ne sais vraiment pas comment vous dire, il n'y a rien a jeter.
Voix, guitare, chant, je prends tout. Il a du se forger l'âme à coups de 78 tours ou
alors c'est un extraterrestre. E.T a le Blues il n'a pas pu téléphoner à la maison, par
contre la communication avec la maison de l'étudiant a vraiment été d'une grande
qualité, pas la moindre interférence. A la fin du concert, j'ai l'impression d'être
à une de ces soirées entres amis ou le maître de maison sort sa guitare pour
nous montrer ses dernières trouvailles. En sortant de la salle, le public arbore un
sourire béat qui fait plaisir à voir. Je dois être comme eux, voir pire.
J'ai passé un quart d'heure à ne pouvoir dire qu'une chose "C'était bien,
vraiment bien".(1) Petite
communauté de fous de Blues regroupés autour du Webzine La Gazette de Greenwood |